Le député Mongi Rahoui (Front Populaire) pourrait démissionner au cas où les conditions à l'Assemblée nationale constituante (ANC) ne s'améliorent pas et la constitution n'est pas révisée dans le sens des aspirations de tous les Tunisiens.

L'opposant explique que l'ANC est devenue un espace où les objectifs de la révolution sont totalement oubliés. «A l'ANC, on a démontré qu'on est incapables de réaliser le strict minimum de ce que demande le peuple, et qui est la rédaction de la constitution», dit-il

Mongi Rahoui n'est pas apprécié d'Ennahdha, c'est un euphémisme. Et pour cause : il n'a jamais ménagé ses critiques les plus acerbes envers le parti islamiste au pouvoir. Il a fait aussi beaucoup de bruit à propos des primes supplémentaires versées aux députés. Pis encore: il soutient l'action du mouvement Tamarod, et il dit publiquement et clairement que «le parti au pouvoir a usurpé la révolution des Tunisiens».

Le député à la langue déliée a réussi à se faire beaucoup d'ennemis dans la mouvance islamiste qui, on le sait, commence à Montplaisir, siège du mouvement Ennahdha, et s'étend jusqu'aux fronts du jihad en Syrie, en Irak, au Mali et ailleurs. Résultat : son nom figure désormais sur la liste des personnalités à assassiner avant les prochaines élections. Le ministère de l'Intérieur l'en a d'ailleurs informé et il lui assure une protection spéciale, pour lui éviter le sort de son camarade Chokri Belaïd, assassiné le 6 février dernier par des islamistes extrémistes.

Y. N. M.

Source : Site du Front populaire.