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Suite à la campagne des médias d'Ennahdha contre l'Algérie, accusée d'être derrière le massacre des 8 militaires tunisiens, le 29 juillet, à Jebel Chaambi, Rached Ghannouchi a été pris pour cible par les médias algériens.

Par Imed Bahri

Selon le journal ''L'Expression'', qui qualifie le président d'Ennahdha de persona non grata en Algérie, ce dernier a franchi le Rubicon.

«Assis sur les décombres d'une légitimité totalement ruinée, Rached Ghannouchi entonne son clairon impudique pour chanter la musique de Satan. Voulant camoufler l'échec de son parti, Ennahdha, qui après deux années de règne chaotique a plongé la Tunisie dans une crise institutionnelle, économique, politique, sociale et sécuritaire, il s'en prend à l'Algérie. En pareilles circonstances, il lui faut un bouc-émissaire et l'Algérie est toute indiquée», écrit le quotidien francophone.

Au lendemain du massacre de 8 militaires tunisiens, le 29 juillet, dans une embuscade à Jebel Chaambi, à Kasserine, près de la frontière algérienne, le parti Ennahdha a mobilisé ses troupes pour orienter les soupçons vers des «parties étrangères» qui seraient derrière cette tragédie.

Les chaînes de télévision pro-Ennahdha (Al Moutawassat, TNN, Zitouna TV, etc.) et de nombreux sites électroniques proches du parti islamiste, sans parler des pages Facebook nahdhaouies, n'ont pas cessé, ces deux derniers jours, de colporter des rumeurs faisant allusion à une implication de l'Algérie dans le massacre.

A part les médias, plus de 1.600 blogueurs (chiffre avancé par Mohsen Marzouk, membre du bureau politique de Nida Tounes) se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour diffuser de l'intox et induire en erreur l'opinion publique.

De son côté le porte-parole du ministère des affaires étrangères algérien Amar Belani, a fait aujourd'hui une déclaration au journal électronique ''Algérie patriotique'', où il est revenu sur certains propos tenus par certains hommes politiques tunisiens, accusant l'Algérie d'être en relation avec la détérioration de la situation sécuritaire en Tunisie. Tout en réaffirmant le soutien de l'Algérie au peuple tunisien, Amar Belani condamne fermement ces allégations scandaleusement mensongères qui, selon lui, sont de la manipulation pure pour tromper l'opinion publique et détourner le peuple de l'échec du gouvernement islamiste.

«Les islamistes doivent rendre le pouvoir au peuple tunisien pour permettre de résoudre les vrais problèmes de la Tunisie, qui ont été à la base du mouvement populaire qui a chassé Ben Ali», indique le responsable algérien, qui outrepasse, lui aussi, largement, les règles de bienséance diplomatique.

Gros nuages dans les relations tuniso-algériennes ? Il n'y a qu'Ennahdha pour se permettre une telle étourderie politique. Mais là en sont Ghannouchi and Co., une bourde en plus ou en moins ne change pas grand-chose à la situation en Tunisie, pourrie par le parti islamiste.

Illustration: Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal reçoit Rached Ghannouchi, le 16 juin à Alger.