Tahar Boubahri, chargé de mission auprès du ministre de l'Intérieur, soupçonné de faire partie de l'appareil sécuritaire parallèle lié au parti Ennahdha, a été limogé aujourd'hui par Lotfi Ben Jeddou.
C'est ce qu'a publié vendredi Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat de l'établissement pénitentiaire, dans sa page officielle Facebook.
M. Zarrouk a dressé, il y a 3 jours, lors d'un point de presse à Tunis, une liste des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur qui seraient au service d'Ennahdha, parti islamiste au pouvoir. Le nom de Tahar Boubahri y figure en bonne place. L'homme serait très influent et son parti compte beaucoup sur ses services.
Ancien chef de l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha pendant la période de la clandestinité (année 1980-1990), ce dirigeant historique du parti islamiste, originaire de Ghomrassen (sud), a été poursuivi et condamné dans l'affaire du putsch islamiste avorté du 8 novembre 1987.
De retour d'exil, le 13 février 2011, Tahar Boubahri a été nommé conseiller du chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh, avant d'être promu, il y a quelques semaines, conseiller du ministre de l'Intérieur. Avec, sans doute, une mission précise : être les yeux et les oreilles de Montplaisir au sein de l'appareil sécuritaire national.
Comment expliquer donc ce limogeage, trop beau pour être vrai? Une décision courageuse du ministre de l'Intérieur cherchant à montrer son indépendance? Ou, simplement, une décision d'Ennahdha qui a voulu, en sacrifiant l'un de ses lieutenants au sein de l'appareil sécuritaire, et peut-être pas le plus utile, provoquer un écran de fumée dans le but cacher, aux yeux de l'opinion, tous les autres lieutenants dont il dispose toujours au sein de ce même appareil?
I. B.
Vidéo 1. Discours de Tahar Boubahri au cours d'un meeting d'Ennahdha.