Le député Abdelkader Ben Khemiss, élu du Kef, est en plein désaccord avec son parti, l'Alliance démocratique dont il ne partage pas la position sur les solutions pour sortir la Tunisie de la crise actuelle.

M. Ben Khemiss avait récemment félicité le peuple égyptien pour sa nouvelle révolution et annoncé que la légitimité de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et du gouvernement qui en issu a expiré – ce qui lui a valu les huées des députés du parti Ennahdha dans l'hémicycle. Le député a annoncé, samedi, sur sa page Facebook ainsi qu'au journal ''Al Chourouk'' qu'il «se range du côté du peuple tunisien qui représente l'unique force légitime du pays.»

Partant de cette position, et en désaccord avec son parti, qui préconise le maintien de l'ANC, le député du Kef appelle à la «dissolution immédiate» de cette institution dont il s'est retiré le 26 juillet, parce qu'elle a, selon lui, «échoué dans sa mission suprême et ruiné les espoirs du peule.» Il appelle aussi à la dissolution du gouvernement conduit par le parti islamiste Ennahdha et à la démission du président provisoire de la république – «bien que ses prérogatives soient très limitées», précise-t-il.

Le député appelle aussi à «la dissolution sans condition des Ligues de protection de la révolution (LPR)», des milices violentes au service d'Ennahdha, à la «formation d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes et dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections», «la formation d'un groupe d'experts en droit constitutionnel pour finaliser la constitution du pays», «l'annulation de toutes les nominations abusives et infondées des membres proches du parti islamiste au pouvoir au sein des différentes structures de l'Etat», et, enfin, «l'ouverture d'une enquête concernant l'infiltration du ministère de l'intérieur.»

Pour M. Ben Khemiss, qui qualifie la position de l'Alliance démocratique de «molle», dénonce, par ailleurs, toutes les formes de terrorisme et apporte son soutien à l'armée nationale, en affirmant qu'il prend part au sit-in pacifique du Bardo.

I. B.