Selon un sondage du cabinet Emrhod, réalisé fin juillet, le parti islamiste Ennahdha, dominant la coalition au pouvoir, a perdu près de 7 points dans les intentions de vote des Tunisiens, passant de 19,7%, en juin, à 13%, en juillet.
Selon le dernier sondage du cabinet Emrhod, réalisé fin juillet, au lendemain de l'assassinat du député de l'opposition Mohamed Brahmi (25 juillet), une majorité de Tunisiens (64%) estime que la menace terroriste est en hausse en Tunisie, contre 30% estimant qu'elle demeure faible.
Par ailleurs, 71,4% des sondés ont estimé que la situation économique dans le pays risque de se détériorer davantage, contre seulement 16% affirmant qu'elle s'améliore : c'est, à peu près, comme on le verra plus loin, le taux des intentions de vote pour... Ennahdha et ses satellites.
La popularité de la Troïka, la coalition au pouvoir, déjà au plus bas en juin dernier, s'est beaucoup détériorée, en juillet.
La présidence provisoire de la république a ainsi perdu 2,2 points, avec seulement 19,2% de Tunisiens affirmant être satisfaits de sa prestation, contre seulement 2,2% s'en disant satisfaits.
L'Assemblée nationale constituante (ANC) a perdu 1,7 point, passant de 26,1% de taux de satisfaction, en juin, à 24,4%, en juillet.
Le gouvernement Ali Larayedh a enregistré, quant à lui, la baisse la plus brutale en perdant 11 points en un mois. Il est ainsi passé de 39% de taux de satisfaction, fin juin, à 28%, fin juillet.
Concernant les intentions de vote, le parti islamiste Ennahdha a fait un plongeon de 6,7 points, en passant de 19,7%, en juin, à 13%, en juillet. C'est la plus forte baisse jamais enregistrée par un parti depuis le début des sondages d'opinion.
Du côté de l'opposition, Nida Tounes a certes enregistré, lui aussi, une baisse, mais celle-ci reste relativement faible, puisque le parti de Béji Caïd essebsi est passé de 23,6% à 20,3% entre juin et juillet.
En revanche, le Front populaire a gagné 0,5%, passant, durant la même période, de 7 à 7,5% et le Parti républicain (Al-Joumhouri) a plus que doublé ses intentions de vote, en passant de 2 à 4,6%. Le changement de positionnement du parti, qui a pris ses distances vis-à-vis d'Ennahdha et de la Troïka, explique, sans doute, cette embellie inespérée.
Le Congrès pour la république (CPR) et Ettakatol, alliés d'Ennahdha, poursuivent, quant à eux, leur descente aux enfers.
I. B.