Des dizaines de Tunisiens se sont rassemblés, samedi, devant le consulat de Tunisie à Lyon pour dire non à l'insécurité, non à l'assassinat politique, non au terrorisme et non au gouvernement Larayedh, dont ils ont demandé la dissolution.
Par J. C., correspondance spéciale
Samedi 3 août, sous un soleil de plomb, la communauté Tunisienne du grand Lyon ainsi que des représentants de partis démocratique de la gauche française, de la société civile, des associations et des syndicats, ont répondu présent à l'appel du Front de Salut National (FSN) les invitants à un rassemblement devant le consulat général de Tunisie.
Les représentants du FSN ont présenté la situation actuelle en Tunisie et exprimé leur soutien au Sit-in du départ du Bardo.
Ph. Personne personne (Semy Ben Slimen).
Jamel Chargui, porte-parole de la coordination du Front populaire Rhône-Alpes, a rappelé que la sortie de la crise actuelle et la fin rapide de la période transitoire ne peut se faire que par la chute du gouvernement actuel et son remplacement par un gouvernement de personnalités nationales non partisanes; de la fin de l'activité de l'Assemblée nationale constituante (ANC) sous sa forme actuelle et de l'abrogation immédiate du «petit destour» organisant le fonctionnement des institutions.
Ph. Personne personne (Semy Ben Slimen).
M. Chargui a rappelé que la feuille de route du gouvernement de compétence doit comporter trois points majeurs : 1- prendre immédiatement des mesures pour stopper l'augmentation des prix et venir en aide au plus démunis; 2- assurer les conditions de sécurité (dissolution des Ligues de protection de la révolution, des milices au service du parti islamiste Ennahdha), la liberté de la presse, l'indépendance de la justice; et 3- assurer de la neutralité de l'administration en procédant par l'annulation de toutes les nominations partisanes et garantir la neutralité des mosquées.
Les Tunisiens présents ont exprimé leur très grande inquiétude et leur peur. Ils ont dénoncé le climat d'insécurité qui règne dans le pays depuis plus d'une année et l'incapacité du gouvernement (ou son manque de volonté) à trouver les solutions adéquates.
Ils ont accusé le gouvernement dominé par le parti islamiste d'être responsable des assassinats politique de Lotfi Nagdh en octobre dernier, de Chokri Belaid, assassiné le 6 février, de Mohammed Brahmi, assassiné lui aussi le jour de la fête de la République, le 25 juillet, et Mohammed Belmoufti, tué le 29 juillet.
Les intervenants ont aussi dénoncé la recrudescence du terrorisme et l'assassinat et la mutilation de 8 de nos soldats au Jebel Chaambi.
Ph. Personne personne (Semy Ben Slimen).
Les représentants des partis politiques de la gauche française, de la société civile et des syndicats se sont relayés successivement pour témoigner leur soutien à la lutte du peuple tunisien et rappeler leur admiration à la révolution citoyenne et sociale tunisienne.
Ils ont salué la volonté du peuple tunisien à vouloir avancer dans le processus de sa révolution jusqu'à la réalisation de ses objectifs (travail, liberté et la dignité). Les intervenants ont exprimé leurs vœux de voir la Tunisie évoluer rapidement sur la voie démocratique de la justice sociale, des libertés et des droits fondamentaux.