Eviter le déclin des entreprises passe par un bon choix de partenariat et une politique orientée vers la mobilité des personnes bien qualifiées, qui sont des porteurs de nouvelles idées ainsi que de nouvelles connaissances acquises ici et ailleurs.
Par Nouredine Ben Mansour


L’ère actuelle, celle de l’informatique, est caractérisée par un développement économique attiré par les nouvelles connaissances. Cette nouvelle donne a entrainé une certaine pénurie de main d’œuvre qualifiée dans plusieurs secteurs de haute technologie. Tout ceci a contribué avec force à appuyer davantage l’enseignement et la formation dans les branches de technologie à haute valeur ajoutée.

La mobilité des diplômés au cœur des stratégies des Etats
Il faut noter que plus du tiers des technologues exerçants en Amérique sont d’origine étrangère. En France on compte plus de 22.000 doctorants étrangers, représentant plus de 30% des étudiants inscrits en doctorat et le nombre global d’étudiants étrangers dans ce pays est de l’ordre de 250.000. Dans les pays de l’Ocde, plus de 2 millions d’étudiants étrangers sont inscrits dans des universités et des écoles d’enseignement supérieur.
La mobilité internationale est devenue aujourd’hui une partie intégrante des stratégies des Etats, c’est un processus d’accumulation de savoir-faire tant nécessaire pour le renforcement de la recherche et du développement dans les institutions scientifiques ou dans les entreprises, et de là certains pays ont déjà mis en place des dispositifs bien budgétisés pour attirer davantage les étrangers hautement scientifiques.



L’innovation ciblée passe par ce processus. Von Braun le père de la bombe atomique américaine était un Allemand et non un Américain. Zouil, le chimiste, prix Nobel, était Egyptien et non Américain.
Heureusement qu’en Tunisie, dernièrement, on a bien compris l’importance des industries à haute valeur ajoutée pour l’avenir du pays, et on a mis toute une stratégie pour la circonstance, qui aura sûrement un impact positif sur le développement économique du pays, et fera passer la Tunisie d’un statut de pays à industrie à faible et moyenne valeur ajoutée à celui d’un pays d’industrie à haute valeur ajoutée. Cette mutation est nécessaire pour la concrétisation des  objectifs qui consolideront l’indépendance industrielle du pays. C’est avec ce type d’industrie qu’on pourrait avoir des universités et des écoles dont sortiraient les futurs technologues. Fini donc le temps des industries à faible valeur ajoutée.

Un moyen pour équilibrer le marché du travail
Cette nouvelle compréhension de la mobilité internationale est un moyen de grande importance pour équilibrer le marché du travail à haute valeur ajoutée, dont les scientifiques et technologues assurent les bases et les fondements.
Sans ces derniers, l’entreprise n’a plus de sens et quelle que soit sa capacité financière, elle aurait du mal à survivre dans un environnement de plus en plus concurrentiel et porté par l’innovation.
Cette mobilité a pris une dimension internationale. Elle a aussi internationalisé l’enseignement supérieur, qui comprend la délivrance des certificats et des diplômes dans le cadre de partenariats établis entre certains pays, l’enseignement à distance au moyen de Tic, et enfin la mobilité des programmes sur certaines conditions.
Pour accélérer la mobilité internationale dans les domaines technologiques, il faut avoir une offre de formation de qualité et qui va de pair avec les demandes du marché du travail, la reconnaissance réciproques des diplômes entre pays d’accueil et pays d’origine et enfin la maîtrise de la langue du pays d’accueil (très souhaitée) en plus de celle de l’anglais (indispensable).

Lire aussi :
Tunisie. Le parcours des diplômés des grandes écoles françaises
Tunisie. L’université entre «brain drain» et «brain gain»
Tunisie. Hisser l’université aux standards internationaux