Des sit-inneurs au Bardo parlent d'une tentative de la part de la police, vendredi matin, de lever le sit-in, ce que démentent des sources sécuritaires, soulignant la nécessité de mettre de l'ordre dans les lieux.
Selon des participants au «Sit-in du Départ» devant l'Assemblée nationale constituante (ANC), des unités sécuritaires ont démonté, vendredi matin, quelques tentes installées à la place du Bardo, dans une tentative de lever le sit-in observé par des citoyens et des députés retirés de l'Assemblée au lendemain de l'assassinat de Mohamed Brahmi.
Des sources sécuritaires au Bardo et auprès du ministère de l'Intérieur ont démenti toute intervention, de leur part, pour la levée du sit-in, précisant qu'il s'agit uniquement d'une opération visant à déloger le campement de quelques tentes installées de façon anarchique et d'autres opérant illégalement à titre commercial.
Ayant eu vent de la tentative de lever le sit-in, des dizaines de personnes, des députés, des politiques et des activistes de la société civile ont afflué vers la place du Bardo, scandant des slogans appelant à la dissolution de l'Assemblée et à la formation d'un gouvernement de salut national.
L'historien et universitaire Amira Alaya Sghaier a déclaré à la Tap que des unités de la sécurité, accompagnées de la police municipale, ont démonté des tentes installées à la place du Bardo, précisant qu'il y a eu ensuite une provocation de la part d'éléments douteux, qui feraient partie, selon lui, des Ligues de protection de la révolution (LPR), milices violentes au service du parti islamiste Ennahdha.
L'universitaire, qui dit être présent lors des faits, étaye l'hypothèse d'un «coup monté» par Ennahdha, qui domine la coalition au pouvoir, dans l'espoir de perturber le sit-in ou de le voir levé. Selon lui, Ennahdha a voulu profiter du nombre réduit des sit-inneurs le second jour de l'Aid El-Fitr pour tenter de lever le sit-in.
De son côté, le député du groupe démocratique Mahmoud Baroudi a estimé que la tentative de lever le sit-in émane d'une décision politique et constitue «un coup monté» visant à disperser les sit-inneurs. Le mouvement va se poursuivre et les revendications exprimées par les députés dissidents ainsi que par les partis et les organisations restent des slogans phare pour cette étape, a-t-il ajouté.
Pour sa part, une source sécuritaire du district du Bardo a indiqué que l'intervention des unités sécuritaires ne visait pas le sit-in, mais était destinée à démanteler les tentes installées «de manière anarchique» à la place du Bardo, depuis le 6 août au soir, sachant que l'installation des tentes requiert une autorisation délivrée par les autorités compétentes.
Selon la même source, le problème a été résolu et les forces de l'ordre qui se trouvent sur place assureront la sécurité des lieux, du sit-in et des sit-inneurs.
De son côté, l'élu du groupe démocratique à l'ANC, Hichem Hosni, a affirmé que le problème a été effectivement résolu après des contacts effectués avec le ministère de l'Intérieur et le maire de Tunis. Les tentes ont été réinstallées, a-t-il ajouté. Il a démenti les informations selon lesquelles les policiers, présents sur les lieux, avaient donné un délai d'une heure aux manifestants pour évacuer la place.
Auparavant, une source responsable au ministère de l'Intérieur avait démenti les informations selon lesquelles des forces de l'ordre relevant du district de la sûreté du Bardo ont tenté de lever le «Sit-in du départ» en démontant les tentes installées à la place du Bardo, réitérant l'engagement du ministère de l'Intérieur à «assurer la protection» des sit-inneurs.
Dans une déclaration à la Tap, la même source a indiqué que l'intervention des forces de l'ordre vient rappeler aux sit-inneurs la nécessité d'organiser l'installation des tentes, d'en déterminer les responsables et de donner un avertissement aux petits vendeurs installés de manière anarchique à la place du Bardo.
Source : Tap.