hamma hammami 8 14Hamma Hammami, porte-parole du Font Populaire, rassure le peuple quant à l'aspect pacifique de la campagne "Erhal" (dégage), ajoutant que le Front du Salut n'aura jamais recours à la violence.

Intervenant, aujourd'hui, sur les ondes de Mosaïque FM,  Hamma Hammami a déclaré que la campagne Erhal (Dégage !), lancée à partir d'aujourd'hui par le Front du Salut, contre les responsables du secteur public nommés récemment sur la base de leur allégeance au parti islamiste Ennahdha (au pouvoir) n'est pas un appel à la violence, comme l'a prétendu Hammadi Jebali, secrétaire général du parti Ennahdha et ancien chef du gouvernement.

«Cette extrême gauche a importé le marxisme léninisme et l'a plaqué sur la mentalité et la façon de vivre des Tunisiens. C'est une idéologie dogmatique, révolue, anarchique et violente», avait indiqué M. Jebali, dans un entretien, ce matin, sur Express FM.

Le leader du Front populaire, qui a pris ses distances depuis longtemps du marxisme léninisme et ne se réclame plus du communisme, s'indigne devant de tels propos et rétorque: «Je tiens à rassurer le peuple quant à notre action qui est civile et pacifique et il ne s'agira nullement de provoquer un coup d'Etat comme le prétendent certains».

«Non à la violence ! De toute façon, nous n'avons ni couteau, ni bombes, ni acide sulfurique, nous usons de nos idées, comme nous l'avions toujours fait», ajoute-t-il, faisant ainsi allusion aux anciennes pratiques du parti islamiste tunisien, qui a posé des bombes dans des hôtels à Sousse et Monastir (1986), mis le feu dans les locaux du parti RCD (1991) et arrosé d'acide sulfurique des femmes non voilées (années 1980).

M. Hammami a, par ailleurs, indiqué qu'Erhal vise à faire destituer les délégués, gouverneurs et directeurs d'établissements publics nommés par Ennahdha sur la base de leur appartenance partisane. «Nous devons mener les meilleures actions susceptibles de sortir la Tunisie de la crise économique et sociopolitique et rendre le sourire aux Tunisiens», indique-t-il.

Hamma Hammami a également déclaré que le parti au pouvoir n'a plus vraiment confiance en lui-même et craint les élections. Autrement, il aurait accepté la proposition de l'opposition de mettre en place un gouvernement de compétences nationales indépendantes pour préparer les prochaines élections, les urnes parleraient ensuite d'elles-mêmes.

Y. N. M.