Les Ligues de protection de la Révolution (LPR) promettent des «années noires» à Hamma Hammami (Front Populaire) et Houcine Abassi (UGTT), si jamais ils «touchent à la volonté du peuple et aux institutions élues».
«Campez sur vos positions et lorsque les tambours de la guerre sonneront, ne nous suppliez pas», ont lancé les LPR, sur leur page Facebook officielle au leader du Front populaire (gauche radicale), Hamma Hammami, et au secrétaire générale de l'UGTT, principale centrale syndicale dans le pays, Houcine Abassi.
Ces deux dirigeants se sont rendus coupables, aux yeux des LPR, des milices violentes au service d'Ennahdha, d'avoir exigé le départ du gouvernement provisoire, dominé par le parti islamiste, et qui a échoué sur tous les fronts, et la mise en place d'un gouvernement de salut national, constitué de compétences nationales indépendantes et non intéressés par une candidature aux prochaines élections.
M. Hammami va plus loin en exigeant aussi la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et le départ de tous les fonctionnaires de l'administration centrale et des institutions publiques nommés non pas pour leur compétence mais pour leur allégeance au parti Ennahdha. C'est le cas, d'ailleurs, de certains dirigeants des LPR. Ceci explique-t-il cela ?
Pour les LPR, défendues bec-et-ongles par les dirigeants d'Ennahdha et dont la culture politique se résume souvent aux vociférations, insultes et menaces proférées en public, cela s'appelle «atteinte à la volonté du peuple», et justifie une déclaration de guerre en bonne et due forme.
Mais que fait donc la justice tunisienne?
Y. N. M.