rached ghannouchi 8 15Après avoir fermé toutes les portes aux négociations, Rached Ghannouchi prévoit une rencontre le 19 août avec Houcine Abbassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne de travail (UGTT). Mais pour quoi faire?

Lors d'une conférence organisée jeudi à l'hôtel Golden Tulip de Tunis, le leader d'Ennahdha, qui a suspendu mercredi, unilatéralement, les négociations avec la centrale syndicale, a annoncé la reprise de ces négociations dans... 4 jours.

Une semaine de perdu en somme, alors que le pays s'enlise, un peu plus chaque jour, dans la crise.

Rached Ghannouchi, qui a rejeté en bloc les revendications des députés retirés de l'Assemblée nationale constituante (ANC), des avocats, de l'Utica, de l'UGTT, des défenseurs des droits de l'homme, préférant imposer «sa» vision et «sa» solution de la crise, laisse encore croire que la négociation reste encore ouverte. Prend-t-il les Tunisiens pour des idiots ?

Prions qu'il va continuer à temporiser, à gagner du temps, à en faire perdre à ses adversaires, et, in fine, à enfoncer davantage la Tunisie dans les méandres de la crise, jouant le pourrissement, en espérant un renversement inespéré de la situation en Egypte.

M. Ghannouchi sait en effet que son sort est irrémédiablement scellé à celui des Frères musulmans en perte de vitesse sur les bords du Nil. Et il n'est pas totalement écarté que ses valises soient déjà prêtes pour qu'il puisse revenir, le jour J, à son exil doré londonien, qu'il n'a d'ailleurs jamais vraiment quitté.

L'intransigeance affichée du chef d'Ennahdha n'est pas la marque de l'assurance, mais celle du désarroi, mais le vieux renard a plus d'un lapin dans ses manches.

Reste à savoir si ses adversaires politiques, qui se sont souvent fait rouler dans la farine, se laisseront faire encore cette fois...

Z. A.