houcine abassi 8 16Le «NON» ferme du chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, opposé à la formation d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes des partis pour faire sortir le pays de la crise, déçoit et inquiète.

Les partis de l'opposition ont vu dans cette position, exprimée au cours d'une conférence de presse, jeudi, à Tunis, la confirmation de la volonté d'Ennahdha de s'accrocher coûte-que-coûte au pouvoir.

Les organisations nationales, qui appellent elles aussi à la dissolution du gouvernement Ali Laârayedh, ont été décontenancées, elles aussi, par le manque de disposition d'Ennahdha au dialogue et au consensus.

L'Union générale tunisienne de travail (UGTT), qui tente de rapprocher les points de vue et de sauver le pays de la crise dans laquelle il s'enferme en raison de l'entêtement de tous les protagonistes, n'a pas apprécié (c'est un euphémisme) les positions de M. Ghannouchi, d'autant qu'elles s'accompagnent d'une campagne médiatique menée par les partisans d'Ennahdha et ses médias, officiels et officieux, contre la centrale syndicale.

Houcine Abassi, le secrétaire général de l'UGTT, a déploré, jeudi, le manque de volonté de toutes les parties, et surtout d'Ennahdha, d'arriver à un consensus pour sauver le pays de la crise.

Selon lui, il faut qu'Ennahdha et les partis qui le soutiennent se rendent à l'évidence et acceptent la dissolution du gouvernement et la formation immédiate d'un gouvernement de compétences nationales.

M. Abassi trouve le discours de M. Ghannouchi en-deçà des attentes des Tunisiens.

Interrogé par les médias à propos du vide politique évoqué par lechef d'Ennahdha, en cas de dissolution du gouvernement, M. Abassi a estimé que le vide ne durera pas plus de 24 heures et que la situation actuelle mène le pays au bord de la catastrophe.

Selon le leader syndicaliste, les politiciens doivent tirer des leçons de ce qui se passe en Egypte pour ne pas mener le pays au chaos.

«La Tunisie a assez des compétences pour gérer les affaires du pays et le sauver tant qu'il est encore temps», a insisté M. Abbassi, qui partage le même avis avec Wided Bouchemmaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanant (Utica, centrale patronale), qui ne cesse, elle aussi, de tirer la sonnette d'alarme : l'économie tunisienne est au bord du gouffre.

Z. A.