Le dirigeant nahdhaoui Noureddine Bhiri s'en prend à Hamma Hammami, leader du Front populaire, qui, selon lui, n'a jamais cherché, sous le règne de Ben Ali, à «dégager» les hauts responsables de leurs institutions.
Le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement provisoire semble avoir oublié qu'il y a eu entre-temps une révolution, que le peuple tunisien ne se laissera plus marcher sur les pieds et que la liberté politique, dont jouissent aujourd'hui les membres du Front populaire, sont celles-là mêmes qui ont permis aux islamistes d'accéder au pouvoir après une traversée du désert de quarante ans.
M. Bhiri et ses «frères musulmans» veulent-ils, aujourd'hui, fermer la porte derrière eux après être passés?
Dans une déclaration à Shems FM, Noureddine Bhiri a cru devoir appeler Hamma Hammami à faire preuve de modestie et à revenir sur terre. Selon lui, on ne peut avoir des doutes sur le parcours militant de M. Hammami, mais la campagne Erhal (Dégage), visant à «dégager» les hauts responsables nommés non pas pour leur compétence mais pour leur allégeance envers Ennahdha, est «une initiative qu'il n'a pas mis en route durant les années Ben Ali, ou sous les gouvernements Mohamed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi», a-t-il dit, comme si cette comparaison tenait, entre des gouvernements provisoires non partisans et un gouvernement Ennahdha qui cherche à imposer son contrôle sur tous les appareils de l'Etat.
Noureddine Bhiri a ajouté, dans son intervention sur Shems, sur un ton menaçant, que la loi sera appliquée sur toute personne appelant à la violence «et il y a une chose à savoir aujourd'hui: le peuple tunisien ne marchera pas et ne laissera pas dégager les responsables».
Z. A.