ali larayedh 22Quoiqu'il arrive en Tunisie, l'actuel chef du gouvernement Ali Larayedh sera défendu par Ennahdha et maintenu à son poste par ses «frères musulmans» envers et contre tous.

Cet attachement inébranlable des dirigeants d'Ennahdha, et à leur tête Rached Ghannouchi, à M. Larayedh, dont le bilan est, de tous points de vue, calamiteux, est pour le moins inexplicable. Que représente cet homme acariâtre et sans état d'âme, et surtout incompétent et nuisible, pour le parti islamiste tunisien? Quels leviers importants contrôle-t-il au sein des appareils de l'Etat?

Rached Ghannouchi a clairement précisé, jeudi, aux médias que Ali Larayedh, dont l'opposition exige le départ, est une ligne rouge à ne pas franchir. Cette position a été reprise et défendue par tous les dirigeants d'Ennahdha, malgré la crise sévissant dans le pays et dont la responsabilité incombe, en grande partie, à M. Larayedh. Ce dernier n'a pas su, en effet, en tant que ministre de l'Intérieur, puis en tant que chef de gouvernement, rétablir la sécurité dans le pays, et les conditions propice à la reprise de la machine économique et la paix sociale.

Le conseil de la Choura, réuni aujourd'hui à Tunis, ne va certainement pas discuter d'un possible départ du gouvernement Ali Larayedh, exigé par l'opposition.

Selon Houcine Jaziri, membre du conseil de la Choura d'Ennahdha et secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires sociales chargé de l'Emigration, «Ennahdha étudiera les initiatives de médiation mais s'engage à maintenir M. Larayedh en poste. Il y aura peut-être quelques remaniements», a-t-il déclaré à Mosaïque FM.

En d'autres termes, Ennahdha n'acceptera pas la solution, préconisée par une majorité de la classe politique tunisienne, et qui consiste à dissoudre le gouvernement Larayedh et à mettre en place un gouvernement de salut national, constitué de compétences nationales indépendantes. Le plus qu'elle se résignerait à accepter, c'est l'entrée de quelques ministres issus d'autres partis, et de préférence proches d'Ennahdha (Wafa, Tayar Al-Mahabba, etc.). Un simple saupoudrage en somme qui maintiendrait la domination d'Ennahdha sur le gouvernement et les rouages de l'Etat.

Z. A.