gallali bettibi 8 19Le journaliste Ramzi Bettibi et Emna Guellali, directrice du bureau de Human Right Watch (HRW) en Tunisie, ont été arrêtés hier soir. Après avoir été interrogés au poste de police de Foussana (Kasserine), ils ont été relâchés vers minuit.

L'arrestation serait liée à l'enquête que le duo mène sur le cas Mohamed Amine Guesmi, le conducteur du scooter ayant transporté Kamel Gadhgadhi (en fuite), tueur présumé de Chokri Belaïd, le 6 février dernier.

Selon sa famille, Mohamed Amine Guesmi, incarcéré à la prison de la Mornaguia, a dû être transporté en urgence à l'hôpital Rabta de Tunis, après une intoxication alimentaire, ce que les autorités pénitentiaire démentent formellement.

La famille, qui a remarqué que le prisonnier portait sur son corps des traces de luxation à l'épaule ainsi qu'un gonflement et une rougeur au niveau des poignets, a demandé à ce qu'il soit ausculté par des médecins. Elle est persuadée qu'il a été torturé en prison.

Ramzi Bettibi et Amna Guellali ont souhaité éclaircir cette affaire, mais pas seulement. Ils se sont rendus à Kasserine pour entamer des investigations sur le traitement des prisonniers parmi les terroristes arrêtés récemment dans la région.

Leur arrestation a été rocambolesque. Un groupe d'une quinzaine de personnes en civil ont arrêté la voiture de louage qui les conduisait à Kasserine et appelé la police, en prétendant qu'ils les filmaient. Ce qui est un mensonge absolu, puisqu'aucune image de ces personnes n'était visible dans les appareils photos de Ramzi Bettibi et Amna Guellali. Cela n'a pas empêché la police de les arrêter et de les interroger, avant de les relâcher vers minuit.

Y. N. M.