«On ne saurait assurer le succès des prochaines élections sans la constitution d'un gouvernement non partisan et non politisé», a déclaré, dimanche, Mustapha Ben Jaâfar.
Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), dont il a gelé les activités jusqu'à ce que le dialogue politique revienne entre Troïka, la coalition au pouvoir, et les partis de l'opposition, a présidé dimanche, le congrès exceptionnel de son parti, Ettakatol.
Se démarquant, momentanément, de ses alliés (Ennahdha et Congrès pour la république), et jouant les intermédiaires entre la Troïka et l'opposition, il a ajouté: «Nous devons assurer les conditions adéquates pour la tenue des élections, et notamment par la dissolution de toutes les Ligues de protection de la révolution (LPR), la neutralisation des mosquées et de l'administration publique, pour les maintenir à l'écart de la propagande politique». Il a, également, appelé «le gouvernement à appliquer la loi avec fermeté envers tous ceux qui appellent au terrorisme, à la violence et au meurtre»
Ces positions, qui recoupent celles de l'opposition en plusieurs points et mettent le parti islamiste Ennahdha devant ses responsabilités, ont été fort appréciées par la plupart des dirigeants de l'opposition. D'autres, cependant, se montrent encore sceptiques. Et pour cause....
Quand Mustapha Ben Jaâfar et Ettakatol essaient de se rattraper et mettent enfin, l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération, on ne peut que les encourager à persévérer sur la même voie.
Reste que M. Ben Jaâfar s'est spécialisé dans effets d'annonce sans lendemain, comme lors de la précédente crise du gouvernement Hamadi Hamadi, lorsqu'il a soutenu la proposition d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes et menacé de quitter le gouvernement de la Troïka, avant de faire un volte-face et de revenir au bercail d'Ennahdha.
Fera-t-il de même cette fois aussi, en se contentant de manoeuvrer pour le compte de ses alliés islamistes en attendant que la tempête de la contestation passe? Wait and see...
I. B.