Moncef Marzouki politique en TunisieA chacune de ses interventions, le président provisoire de la république Moncef Marzouki n’omet pas de lancer une pique contre les médias, responsables selon lui de la crise actuelle dans le pays.

Le président sans prérogatives, toujours prompt à pérorer du haut des tribunes et à débiter des recommandations sans intérêt («yaka yaka»), comme un ex-activiste de la société civile qui a encore du mal à endosser le costume de chef d’Etat, a démontré, depuis longtemps, son incapacité à apporter la moindre solution aux problèmes du pays.

Cette incapacité se traduit d'ailleurs, lors des moments de grande crise, par des absences inexpliquées ou des gesticulations hors de propos sur des thèmes en inadéquation totale avec les attentes des Tunisiens.

Son prurit et souffre-douleur: les médias, responsables à ses yeux de tout ce qui ne marche pas ou marche à reculons ou à l’envers dans cette Tunisie que lui et ses alliés islamistes d’Ennahdha ont prise en otage depuis les élections du 23 octobre 2011.

La dernière déclaration de M. Marzouki hostile aux médias a été faite hier. «Les forces de la destruction et de l’anarchie occupent les devants de la scène médiatique alors que les forces de construction, qui travaillent derrière les rideaux, en sont absentes», a-t-il dit, accusant à demi-mot les médias de servir la soupe à l’opposition.

M. Marzouki, on l’a compris, se situe lui-même parmi les «forces de construction qui travaillent derrière le rideau». Il se fait, d’ailleurs, tellement discret (même si on le voit tous les jours dans les journaux télévisés en train de brasser du vent) que son «oeuvre» en est restée totalement invisible de ses compatriotes.

M. Marzouki, demandez aux Tunisiens ce qu’ils pensent de leur président provisoire et vous serez très édifié.

Les sondages d’opinion qui vous créditent des plus faibles taux de popularité ne pourraient pas tous se tromper. Tout cela pour vous dire qu’une autocritique serait une bien meilleure conseillère que le réflexe anti-média que vous avez contracté en fréquentant vos employeurs nahdhaouis...

Imed Bahri