ali larayedh 7 25«La situation sécuritaire en Tunisie s'est considérablement améliorée», estime Ali Larayedh, qui menace de représailles «quiconque appellera à la désobéissance aux institutions de l'Etat.» Le mouvement Erhal est donc averti...

«Il sera fait face sans hésitation ni répit à quiconque s'en prendrait par le terrorisme, l'anarchie ou la désobéissance aux institutions de l'Etat, les déstabilisera et tentera d'en prendre le contrôle aux plans central ou régional», a averti le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh.

M. Larayedh, qui a fait cette déclaration à l'issue d'une réunion sécuritaire, hier, au Palais de Carthage, sous la présidence du président provisoire de la république, Moncef Marzouki, a ajouté que le gouvernement avancera dans son travail «dans le cadre de ce que prescrit la loi».

Celui dont une grande partie de la classe politique exige le départ – ses passages à la tête du ministère de l’Intérieur et du gouvernement provisoire s’étant soldés par des échecs cuisants, sur tous les plans, politique, sécuritaire, économique et social – et qui a peur d’être «dégagé», fait ici allusion aux membres du mouvement Erhal (Dégage !), lancé par le Front de salut national (FSN) pour appeler, pacifiquement, à la destitution de tous les hauts responsables de l’administration et des entreprises publiques qui ont été nommés, sur les plans national et régional, non pas sur la base de leur compétence et de leur expérience, mais pour leur appartenance ou allégeance au parti islamiste Ennahdha.

Le gouvernement fera face aux manifestants du mouvement Erhal «sans hésitation ni répit», a précisé M. Larayedh. Traduire : avec la force brute de la violence légale. Autant dire que le chef du gouvernement provisoire, qui s’accroche à son siège avec la force du désespoir et craint un remake du scénario égyptien en Tunisie, nous réserve de nouveaux épisodes sanglants comme il en a désormais le savoir-faire, des sortes de Siliana bis.

M. Larayedh, qui est l’un des rares à apprécier les réalisations de son gouvernement d’incompétents, a ajouté, dans sa déclaration de mardi, que «la situation sécuritaire en Tunisie s'est considérablement améliorée» et que les risques et défis sécuritaires auxquels le pays est confronté «ne sont pas très grands».

Les nombreux Tunisiens qui pensent exactement le contraire, et qui réfléchissent par deux fois avant de sortir de chez eux, sont donc des aveugles ou ne vivent pas dans le même pays que M. Larayedh. Il est vrai que le chef du gouvernement provisoire roule, lui, au milieu d’une interminable escorte d’agents de sécurité lourdement armés.

I. B.