Beji Caïd Essebsi et Hamma Hammami, les deux poids lourds de l'opposition tunisienne, ont fermement rejeté la soi-disant proposition d'Ennahdha pour revenir à la table du dialogue national.
Une conversation téléphonique a eu lieu, aujourd’hui, entre le leader de Nida Tounes, Beji Caïd Essebsi, actuellement en France, et le leader du Front populaire, Hamma Hammami, qui se sont concertés à propos de la déclaration de Rached Ghannouchi à l’issue de sa rencontre, dans la matinée, avec Houcine Abbassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT), affirmant avoir accepté l’initiative de la centrale syndicale, non pas dans son contenu, mais comme point de départ pour d’éventuelles négociations. La position floue d’Ennahdha ressemble davantage à une manoeuvre pour gagner du temps et diviser ses adversaires, ont estimé les deux leaders, qui semblent plus que jamais unis. «Pas de dialogue national avant la dissolution du gouvernement Larayedh», ont affirmé d’une même voix MM. Caïd Essebsi et Hammami. Ils ont réitéré leurs exigences et posé leurs conditions : l’annonce de la dissolution du gouvernement Larayedh est un préalable à l’ouverture de toute négociation. Un communiqué dans ce sens sera rendu public par Nida Tounes dans la journée. Il appellera ses partisans et ceux du Front du salut national (FSN) à assister, samedi 24 août, au démarrage de la campagne Erhal (Dégage). Nida Tounes dénoncera, par la même occasion, les récentes nominations à la tête de plusieurs institutions publiques, comme le ministère de l’Intérieur ou les radios nationales, de personnes non pas sur la base de leur compétence mais pour leur appartenance ou allégeance à Ennahdha, tel Sami Belhaj, nouveau directeur de la radio régionale de Tataouine, un Benaliste devenu Nahdhaoui. «Il était présent parmi les membres des Ligues de protection de la révolution (LpR), milice d’Ennahdha, le jour du lynchage, en octobre 2012, de Lotfi Nagdh, secrétaire général de l’Union des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes», a précisé à Kapitalis, un membre du bureau politique de Nida Tounes, joint au téléphone. La photo de Sami Belhaj, nouveau directeur de Tataouine FM, au milieu de la foule assiégeant le siège de l'Union des agriculteurs le jour de l’assassinat de Nagdh, est partagée depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Z. A. |