front salut national 8 24Le conseil national du Front de salut national (FSN) rejette les récentes nominations à la tête de l'institution militaire, des médias publics et des appareils sécuritaires. Et appelle à la mobilisation contre le gouvernement de la «troïka».

Le FSN, réuni vendredi, a réitéré, dans un communiqué, sa position concernant la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et les pouvoirs exécutifs qui en sont issues, notamment le gouvernement provisoire, et la constitution d’un gouvernement de salut national présidé par une personnalité nationale indépendante.

Le FSN a fait part aussi de sa disposition à interagir avec l’initiative des organisations parrainant le dialogue national (UGTT, Utica, LTDH, Conseil de l’Ordre des avocats), tout en soulignant qu’il n’y aura pas de dialogue ou de négociation avec le mouvement Ennahdha, parti islamiste au pouvoir, tant qu’il n’a pas annoncé officiellement la démission du gouvernement Larayedh.

Le Front a aussi rejeté en bloc les récentes nominations à la tête de l’institution militaire annoncées jeudi par la présidence provisoire de la république, qualifiant ces nominations de «dépassement d’une ligne rouge». Il a également dénoncé les récentes nominations unilatérales et partisanes à la tête des médias publics et des appareils sécuritaires.

Tout en exigeant la libération du coordinateur du mouvement «Khnagtouna» (Vous nous étouffez !), le ciénaste Nasreddine Shili, et le journaliste-cameraman Mourad Meherzi, le FSN appelle à l’arrêt des poursuites judiciaires les concernant, tout en avertissant le gouvernement contre la poursuite des arrestations des participants à la campagne Erhal (Dégage !), lancée par le Front pour appeler à la destitution des hauts responsables des institutions et entreprises publiques nommés non pas pour leur compétence mais pour leur appartenance ou allégeance au parti islamiste au pouvoir.

Le Front dénonce, par ailleurs, la campagne de répression et les menaces contre le journaliste Tahar Ben Hassine, patron de la chaîne Al-Hiwar Ettounsi, et un certain nombre de personnalités politiques et médiatiques, d’activistes de la société civiles et de jeunes, et fait assumer au gouvernement, qualifié d’«impuissant et incompétent», toutes ses responsabilités à cet égard.

Enfin, le FSN appelle le peuple tunisien à contribuer à la réussite du mouvement du 24 août et des jours suivants, afin de renforcer la pression sur le gouvernement par la lutte populaire pacifique et civile, dans le cadre de «Ousbou Errahil» (semaine du départ), en préparation de l’étape suivante, celle de la fin au système de la «troïka».

I. B.