Les promesses d'Ennahdha n'engagent que ceux qui y croient, et le député Mahmoud Baroudi a fait les frais de cette règle, en annonçant un peu trop vite un changement de position du parti islamiste au pouvoir.
Le dirigeant du parti de l'Alliance démocratique a déclaré dimanche que l'annonce de la démission du gouvernement de Ali Larayedh sera faite à partir de la semaine prochaine, de même que sera entamée la formation d'un gouvernement de compétences nationales après que le mouvement Ennahdha eut accepté «en principe» cette proposition.
Mahmoud Baroudi a indiqué à cet égard que l'acceptation de cette proposition est intervenue lors d'une rencontre qui a eu lieu dimanche entre le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi et le secrétaire général du parti de l'Alliance démocratique Mohamed Hamdi, rencontre à laquelle ont pris part, du côté d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, Houcine Jaziri, Mohamed Ben Salem et Néjib Gharbi, et du côté de l'Alliance démocratique, Mahmoud Baroudi, Mehdi Ben Gharbia et Mahmoud Smaoui.
Mais voilà, selon un scénario très bien rodé, et qui vise à faire diversion et à diviser l’opposition, l’un des participants à la réunion du côté d’Ennahdha, M. Ben Salem, a cru devoir rectifier l’annonce de M. Baroudi, dans une intervention au télé-journal de la Watania1. Non, Ennahdha n’a pas accepté le principe de la démission du gouvernement de Ali Larayedh. De même, l’entame de la constitution d’un gouvernement de compétences dès cette semaine n’est donc pas à l’ordre du jour.
En fait, le gouvernement ne serait dissous qu’un mois et demi avant le début de la campagne électorale pour être remplacé par un gouvernement neutre chargé d’organiser les élections.
En d’autres termes, la question de la dissolution du gouvernement Larayedh comme celle des élections sont renvoyées aux calendes grecques. Entretemps, MM. Ghannouchi, Laarayedh et autre Bhiri pourront continuer à pousser leurs pions et à mettre leur grappin sur les rouages de l'Etat et de l'administration publique.
Quelqu’un a-t-il compris quelque chose? Qu’il l’explique alors à M. Baroudi, qui s’est fait prendre, lui aussi, comme un débutant en politique.
Le dirigeant de l’Alliance démocratique et député retiré de l’Assemblée rejoint ainsi la liste déjà très longue des idiots utiles d’Ennahdha (Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar, Néjib Chebbi...), qu’on utilise et qu’on jette comme des kleenex.
Imed Bahri