Ni le grand sourire ni les mots doux de Rached Ghannouchi, dimanche sur Nessma TV, ne vont faire changer l'opinion des Tunisiens à propos d'Ennahdha qui cherche à gagner du temps et à diviser ses adversaires du Front du Salut national.
C’est ce qu’a affirmé à ‘‘Assabahnews’’, l’avocat et militant du Front populaire Ahmed Seddik. L’interview de Rached Ghannouchi était, selon lui, minée et cherche, surtout, à diviser le Front du salut national (FSN), qui exige la dissolution du gouvernement Ali Larayedh et la mise en place d’un gouvernement de salut national constitué de personnalités compétentes et internationales. Selon Me Seddik, le discours mielleux de Rached Ghannouchi ne passera pas. Car les Tunisiens ne sont pas dupes et «n’ont pas encore oublié son récent discours du 3 août à la Kasbah où il parlait de la conquête de la Mecque. Les Tunisiens n’ont pas, non plus, oublié la vidéo fuité où il rassurait les siens (des salafistes extrémistes, Ndlr) en leur disant que ni l’armée ni la police, ni les médias ne sont encore garantis et qu’il faut attendre le moment venu pour s’imposer», a-t-il rappelé. A travers ses déclarations, l’homme a encore une fois confirmé qu’il «est en train de chercher à gagner du temps pour placer ses hommes là où il faut (dans l’appareil de l’Etat, NDLR) et diviser l’opposition. Nous lui répondons que nous sommes unis quoiqu’il fasse», a lancé M. Seddik. Il a ajouté: «S’il y a quelque chose à retenir de l’interview de Rached Ghannouchi, c’est le message codé adressé à Moncef Marzouki et à Mustapha Ben Jaâfar. Il appelle le premier à la démission s’il veut se présenter aux prochaines élections et compare le second à un directeur d’école qui doit ouvrir son établissement pour que les élèves reviennent en classe», par allusion au gel des travaux de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Z. A. |