Suite à l’inscription du groupe Ansar Al-Chariâ sur la liste des organisations terroristes, annoncée mardi par le chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh, les LPR n’ont pas fait mystère de leur opposition à cette décision, se faisant même les avocats d’Ansar-Al-Chariâ et appelant au soulèvement contre le gouvernement.

Les LPR estiment que la décision du gouvernement conduit par Ennahdha est dictée par ce qu’ils appellent «les traitres vendus à l’Occident», par allusion aux opposants laïques et progressistes, et «sert les intérêts d’Israël et des Etats-Unis».

Par ailleurs, les LPR ne manquent pas de souligner «l’esprit patriotique» (sic!) des membres d’Ansar Al-Chariâ, qui, lors des manifestations des opposants, n’ont pas hésité à défendre les établissements publics (re-sic !). Ils se sont également souciés de la propreté du pays, lorsque les agents de la mairie ont fait la grève (re-re-sic!). Les Ligues nous apprennent, également, que les membres d’Ansar Al-Chariâ ont gardé les frontières de la Tunisie pour empêcher les Libyens d’introduire des armes dans le pays (re-re-re-sic!).

En d’autres termes, le gouvernement Ennahdha «n’a aucune reconnaissance envers ces patriotes» auxquels il a tourné le dos. Et les LPR de prévenir les Tunisiens contre la décision d’inscrire Ansar Al-Chariâ sur la liste des organisations terroristes, qui constitue «un combat contre l’islam», car, expliquent-ils, «il sera difficile de reconnaitre les partisans d’Ansar Al-Chariâ parmi les simples fidèles» et «le gouvernement risque de s’attaquer sans ménagement aux barbus qui portent des qamis et prient dans les mosquées».

«Les pratiques de Ben Ali seront de retour et l’on vous empêchera de pratiquer votre religion… Et c’est un parti islamiste qui en est cette fois responsable», soulignent encore les LPR dans leur plaidoyer.

Mohamed Amine Agrebi, alias Recoba, l’une des «stars» des LPR, appelle, par conséquent, à une manifestation contre Rached Ghannouchi, car il n’a pas su manager ceux qui ont voté pour son parti, tout cherchant à satisfaire «les traitres et ennemies de la nation».

«Ils vendent un singe et rient au nez de son acheteur… La question est la suivante : êtes-vous le singe ou l’acheteur arnaqué?», s’interroge l’agitateur, sur un ton ironique.

Y. N. M.