Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami affichent leur union sacrée et réitèrent leur appel à la dissolution du gouvernement Ali Larayedh dans les plus brefs délais.
Par Zohra Abid
Une réunion s'est tenue, lundi matin, au siège de Nida Tounes, au quartier des Berges du Lac, au nord de Tunis, entre Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami, respectivement président de Nida Tounes et porte-parole du Parti des Travailleurs.
Les discussions ont porté sur l'état d'avancement des négociations pour la reprise du dialogue national, les propositions des différentes parties pour sortir de la crise et les démarches à venir du Front de salut national (FSN), qui rassemble les partis de l'opposition.
Les leaders de Nida Tounes et du Front populaire ont affirmé, à l'issue de la réunion, que les négociations pour le dialogue national ne peuvent pas se poursuivre éternellement. Et pour cause: la crise dans le pays n'attend pas et il est temps d'annoncer officiellement la dissolution du gouvernement Larayedh.
Les deux parties, qui conduisent l'opposition, ont tenu à montrer leur union sacrée et à démentir toutes les allégations faisant état de divergences au sein du FSN.
Hammami - Caid Essebsi: une complicité et un accord dérangent dans l'autre camp.
M. Caïd Essebsi a déclaré que «les négociations ne sont pas un jeu et ne peuvent pas durer éternellement». Et d'ajouter, sur un ton grave: «La situation dans le pays ne permet pas de perdre encore du temps. La Troïka doit annoncer, officiellement et sans plus attendre, la démission de son gouvernement. Il n'y a pas d'autre solution que la dissolution de ce gouvernement et son remplacement par un gouvernement constitué de compétences nationales indépendantes qui ne se présenteront pas aux prochaines élections (...) Nous avons les pieds sur terre et nous savons ce que nous faisons. Les citoyens attendent et nos partenaires et amis aussi. Le gouvernement assumera devant le peuple et l'Histoire tout ce qui pourrait se passer dans le pays».
Le leader du Front populaire a déclaré, de son côté, que «la Troïka ne veut pas comprendre qu'elle est en train d'enfoncer le pays dans la crise et que la solution réside dans la démission immédiate et sans condition du gouvernement Larayedh».
«Alors que nous appelions depuis un mois pacifiquement à la dissolution de ce gouvernement incompétent, Ali Larayedh et ses alliés continuent de placer leurs hommes dans des postes clefs de l'administration publique», a déploré M. Hammami. Et d'ajouter: «Nous pouvons discuter de quelques détails mais pas sur le fond. Ils n'ont aujourd'hui qu'à annoncer officiellement la démission du gouvernement afin qu'il soit remplacé, dans les 15 jours, par un autre qui soit indépendant et compétent».
Ont assisté à la réunion, notamment, Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounes, Ridha Belhaj, directeur exécutif, Mohsen Marzouk, Rafaa ben Achour, Slim Chaker et Bochra Belhaj Hmida, membres du bureau exécutif de Nida Tounes.