deputes francais 9 2Nous publions ci-dessous la déclaration des membres de la délégation de dirigeants français en visite à Tunis, du 30 août au 1er septembre, pour soutenir le mouvement des députés retirés de l’Assemblée et les revendications du Front de salut national (ANC).

«La délégation composée de Michelle Demessine, Sénatrice du nord PCF (Parti communiste français), Alexis Corbière, Conseiller de Paris, Premier Adjoint à la Mairie du 12e et secrétaire national du PG (Parti de Gauche), Henri Mermé, dirigeant des Alternatifs et Tarek Ben Hiba, Conseiller Régional Île-de-France, FASE (Fédération pour une alternative sociale et écologique) a séjourné à Tunis, du 30 août au 1er septembre, pour soutenir le mouvement des députés retirés de l'Assemblée nationale constituante (ANC), en sit-in depuis le 27 juillet 2013 devant le siège de l'assemblée ainsi que les revendications du Front de salut national (FSN) demandant la démission du gouvernement et la dissolution de la constituante.

Dès son arrivée, la délégation s'est rendue au lieu du sit-in au Bardo. Elle s'est entretenue avec plusieurs députés (Nadia Chaabane, Mongi Rahoui, Samir Ettaïeb) qui lui ont longuement expliqué les motivations de leur action, les modalités ainsi que le résultat décevant de leurs demandes toujours refusées par le gouvernement et le parti Ennahdha.

Le lendemain samedi, la délégation a rencontré les principales composantes politiques du Front de salut national (FSN). Elle a participé le matin à la conférence de presse organisée par le Parti des patriotes démocrates unifiés à l'espace El Téatro, en présence notamment de Besma Belaid veuve de Chokri Belaid assassiné le 6 février 2013.

Michelle Demessine a été invitée à intervenir pour exposer le soutien de la délégation aux luttes des forces démocratiques pour une Tunisie civile, sociale et démocratique.

Puis, la délégation s'est rendue au siège du parti El Qotb pour s’entretenir avec une délégation de dirigeants du Front populaire dont le porte-parole Hamma Hammami. La délégation du Front populaire a développé une analyse de la situation de crise que connaît la Tunisie et des dérives liberticides dont le gouvernement est responsable.

La délégation du FDG s'est ensuite rendu au siège du parti de Nida Tounes où elle a été reçue par une délégation de l'Union pour la Tunisie composée des dirigeants des partis Taïeb Baccouche pour Nida Tounes, Samir Ettaïeb pour Al Massar, Mohamed Kilani pour le Parti socialiste et Abderrazak Hammami pour le Parti du travail patriote démocrate. La délégation de l'Union a exposé la situation de blocage actuel, qui converge avec celle du Front Populaire.

L'après-midi la délégation du Front de Gauche a tenu une conférence de presse sous la tente des députés au sit-in du Bardo. La délégation a exprimé son soutien au mouvement démocratique de contestation animé par les députés retirés ainsi qu'aux responsables de presse, journalistes emprisonnés et poursuivis pour l'exercice de leurs activités.

Elle a fait part du programme de soutien au mouvement démocratique tunisien qui sera mis en place à leur retour en France.

Enfin, la délégation du Front de Gauche a participé à la longue «chaine humaine» reliant la Place du Bardo à la Kasbah (siège du gouvernement) qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans une ambiance populaire, festive et déterminée, exigeant la démission du gouvernement et la dissolution de l'ANC.

Dans la soirée, la délégation s'est rendue au chevet d'Ahmed Amine Ben Saad, directeur de la web télévision Astrolab, actuellement en grève de la faim pour protester contre l'arrestation du cameraman Mourad Meherzi, le 18 août et du cinéaste Nasredine Shili le 27 août.

Ces deux derniers sont coupables, aux yeux du gouvernement tunisien, d’un jet d'œuf sur le ministre de la Culture et d'avoir filmé et diffusé la scène. Ils risquent tous deux une condamnation pouvant aller jusqu'à deux ans de prison. Le jugement sera rendu le 5 septembre.

La délégation du Front de Gauche a affirmé sa solidarité totale avec le directeur d'Astrolab TV et les deux personnes emprisonnées et demande leur libération immédiate.»