ligues 7 1«Ennahdha a élevé un fauve qui finira par le manger», disait Béji Caïd Essebsi à propos des relations entre le parti islamiste au pouvoir et certains groupes extrémistes violents qu’il utilise souvent contre des opposants.

Les Ligues de protection de la révolution (LPR), surnommées «ligues de protection d’Ennahdha», d’autant qu’elles s’attaquent souvent violemment aux partis de l’opposition pour les intimider ou saboter leurs meetings, appelle à une «Journée de colère», le vendredi 6 septembre, contre le gouvernement provisoire, dirigé par l’islamiste Ali Larayedh, estimant qu’il a failli à ses devoirs…

Les LPR, expliquent sur leur page Facebook que le peuple tunisien va se révolter contre le «gouvernement lâche» et préviennent qu’ils n’auront plus de clémence envers ceux qui ne savent pas prendre de décisions. Ils reprochent au gouvernement conduit par Ennahdha «de faire des courbettes à l’opposition». Traduire : de ne pas être assez ferme envers elle.

Ce qui est plutôt drôle dans l’histoire, c’est que les LPR ne savent plus vraiment où ils en sont. Un jour, ils défendent bec-et-ongles Ennahdha, au prix de quelques violences infligées à ses opposants. Un autre jour, ce parti devient une erreur de la nature, car pas assez ferme et répressif à leur goût.

Les membres des LPR menacent, par ailleurs, de ne plus soutenir le gouvernement Larayedh lors de leurs prochaines manifestations. «Cette fois-ci le peuple n’ira pas à la Kasbah, comme l’a demandé Ennahdha, la semaine dernière. Il y aura un renversement de situation», promettent-ils. «Nous sommes des hommes, des vrais, les crapules ne nous représentent pas», concluent-ils, visiblement très fâchés contre leurs meilleurs amis.

Y. N. M.