Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) appelé aujourd’hui le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) à dire toute la vérité sur l’état lamentable de l’économie du pays.
Dans son discours inaugural du congrès ordinaire de l’Union régionale du travail de Tunis, jeudi à Gammarth, au nord de Tunis, Houcine Abassi a rappelé, devant près de 150 congressistes, que la situation sociale et économique dans le pays est de plus en plus inquiétante. Il a, à ce propos, demandé au gouverneur de la Banque centrale, peu loquace depuis quelque temps, à dire la vérité aux Tunisiens sur l’état de l’économie tunisienne. «Il est temps qu’il dise toute la vérité et la dévoile au grand public», a-t-il déclaré. Revenant sur les négociations pour la reprise du dialogue national, qu’il a conduit au nom de l’UGTT, associée à d’autres organisations nationales (Utica, LTDH, COAT), M. Abassi a demandé à «certaines parties» (sans les nommer) de «faire plus de concessions, même douloureuses, car il faut penser avant tout à sauver le pays.» «Nous avons arrêté, dès aujourd’hui, les négociations. Mais nous attendons encore un petit signe positif pour entamer un vrai dialogue national qui nous permettra de préparer des élections transparentes et donner ainsi une image positive de la révolution tunisienne. Car nous ne pourrions pas organiser des élections transparentes tant que des parties contrôlent encore l’appareil de l’Etat», a dit M. Abassi, par allusion à la Troïka, la coalition au pouvoir dominée par le parti islamiste Ennahdha. Très déçu par l’échec des discussions avec les différentes parties, M. Abassi a attribué cet échec à la position intransigeante de «certaines parties qui cherchent toujours à faire avorter chaque résultat positif», sans nommer ces «parties». Selon le secrétaire général de l’UGTT, l’intérêt général doit être aujourd’hui au dessus de toute considération et «le moment venu, nous allons, avec les organisations parrainant le dialogue national, dire la vérité, toute la vérité au peuple tunisien», a-t-il encore menacé. M. Abassi a déploré, par ailleurs, les attaques contre la centrale ouvrière menées par «certaines parties». «Ils ont beau essayé de nous harceler, de nous insulter, de nous frapper de l’intérieur dans le but de nous affaiblir. Nous leur disons que nous continuerons de jouer notre rôle, d’assumer notre responsabilité et de continuer à défendre les travailleurs. Et nous resterons la seule grande force qui cherche le bien du pays», a lancé le dirigeant syndical, tout en conseillant aux syndicalistes «de résister aux attaques et de rester debout et vigilants face aux tentatives de museler l’Union, et qui ont été jusque-là vouées à l’échec.» Z. A. |