Le ministère de l'Intérieur a assuré, dans un communiqué diffusé lundi, agir «dans le respect du pouvoir et des compétences de la justice» et «de concert avec le ministère de la Justice en parfaite harmonie sur toute l'étendue du territoire, dans le cadre des lois en vigueur en matière de lutte contre la criminalité et au service du citoyen».

L'institution sécuritaire «remplit les obligations qui lui sont confiées, notamment en termes d'investigation et d'instruction, et n'interfère jamais dans les décisions et arrêts de justice», ajoute le ministère.

Il est à rappeler que le porte-parole du ministère de l’Intérieur avait, récemment, laissé entendre que la fuite d’éléments d’enquêtes judiciaires ayant atterri chez des éléments terroristes doit être recherchée au niveau du ministère de la Justice. Des dirigeants des syndicats sécuritaires s’étaient plaints, de leur côté, du fait que des éléments terroristes arrêtés par la police avec des preuves tangibles soient souvent relâchés par les juges.

En réaction, la présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), Raoudha Labidi, a critiqué, de son côté, lors d'une conférence de presse, jeudi dernier, des déclarations du ministre de l'Intérieur se rapportant au dossier du terrorisme. Elle a insisté sur le fait que «la mission du ministère de l'Intérieur se limite à conduire les enquêtes policières sans avoir à interférer dans les prérogatives du pouvoir judiciaire». Mme Labidi a aussi souligné, lors de la même conférence de presse, «la nécessité de faire en sorte que chaque partie s'en tienne à ses compétences».

«Nous ne permettrons à quiconque d'outrepasser la justice ou de piétiner ses prérogatives, même au nom de la lutte contre le terrorisme ou tout autre fléau», a-t-elle averti. Le message semble avoir été bien entendu par le ministère de l’Intérieur conduit par un magistrat, Lotfi Ben Jeddou.

I. B. (avec Tap).