Après un long silence, le président provisoire de la république Moncef Marzouki tente de reprendre la main et se replacer au centre de l’échiquier politique. Sans trop d’illusion...
En recevant ce matin, au Palais de Carthage, Néjib Chebbi, leader du Parti Républicain (Al-Jomhouri), et l’imam Farid Beji, président de l’Association Dar Al-Hadith Ezzeitouni, M. Marzouki entame une nouvelle série de concertations avec les responsables des partis politiques et de la société civile pour essayer de trouver une solution à la crise politique actuelle dans le pays. Farid Béji, visiblement flatté d’avoir été reçu par le président provisoire de la république et jouant à merveille le rôle de d’idiot utile, a déclaré, à l’issue de la rencontre: «Pour dépasser les difficultés que vit le pays sur le plan politique, il convient de reprendre le dialogue sous la férule de la présidence de la république, incarnant l’unité nationale, et qui est la seule institution capable d’apporter les garanties à toutes les parties». Rappelons ici que les précédents rounds de dialogue chapeautés par le président provisoire de la république ont tous échoué et n’ont abouti à aucun résultat, car ce dernier n’a pas plus de crédit auprès (ou d’ascendant sur) ses alliés de la Troïka, et notamment, les dirigeants Ennahdha, ses employeurs, que sur l’opposition, qui mesure les limites de son pouvoir et de ses prérogatives. M. Marzouki, qui a pris note de l’échec de la médiation des organisations nationales autour de l’UGTT, semble vouloir se remettre en selle et lancer un nouveau round de dialogue pour se remettre de nouveau sur les devants de la scène. Seul bémol : il surestime son poids politique et ses marges de manoeuvre quasi-nulles. I. B.
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