cia brahmi 9 14L’alerte relative au projet d’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi et adressé, 11 jours avant les faits, au ministère de l’Intérieur vient de l’Agence centrale de renseignement américaine (CIA).

Le document, révélé par l’Initiative pour la recherche de la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaid (IRVA), a été publié en exclusivité par le quotidien ‘‘Al Maghreb’’ dans sa livraison du samedi 14 septembre.

Intervenant vendredi soir dans le journal de 20 heures de la chaine publique Watania1, Mustapha Taïeb Ben Amor, directeur général de la sûreté publique au ministère de l’Intérieur, a déclaré que son administration a été en effet alertée par des services de renseignements étrangers d’un plan d’exécution par des salafistes du député Mohamed Brahmi. Mais, après vérification, il s’est avéré qu’aucune menace ne pesait sur le martyr avant son assassinat le 25 juillet 2013.

Vendredi, le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a concédé qu’une partie étrangère avait alerté ses services, le 14 juillet, d’un projet d’assassinat de Mohmed Brahmi par des salafistes. Il a cependant ajouté n’avoir pas reçu personnellement ce document interne échangés entre tous les services concernés à la date du 15 juillet. M. Ben Jeddou a dit avoir ouvert une enquête administrative pour délimiter la responsabilité d’une éventuelle défaillance.

cia brahmi 9 14 2

 

Fac-similé de la note interne partagée par les services du ministère de l'Intérieur. 

«L’enquête lancée par le ministre de l’Intérieur est une procédure interne qui se fait d’une manière ordinaire comme dans les autres pays dans de pareils cas», a précisé, de son côté, Mustapha Taïeb Ben Amor.

Toutes ces déclarations, qui cherchent à justifier une grave défaillance des services tunisiens, ne font que confirmer les inquiétudes des citoyens quant à une infiltration de ces services par les groupes terroristes ou à l’existence d’un appareil sécuritaire parallèle au sein du ministère de l’Intérieur, qui est de connivence avec ces groupes.

Ces doutes devraient justifier une enquête judiciaire ou la mise en place d’une commission d’enquête nationale indépendante sur les dysfonctionnements du ministère de l’Intérieur.

Z. A.