neji djelloul 9 18Neji Djelloul, universitaire spécialiste d’histoire de l’islam, démissionne du parti Al Jomhouri et il n’est pas exclu qu’il rejoigne Afek Tounes.

M. Djelloul a préféré se retirer sans fracas du parti qu’il a tant aimé et soutenu. Interrogé au téléphone par Kapitalis, il a déclaré ne plus partager le même angle de vue des leaders d’Al-Jomhouri.

«Ahmed Nejib Chebbi et son frère Issam détiennent les clefs et ce sont eux qui décident seuls. Leur seul but, c’est la présidence. Il y a donc un manque de fonctionnement démocratique au sein du parti et une absence d’un véritable projet politique adaptable à la situation actuelle», nous dit-il. M. Djelloul a précisé également que le parti «fonctionne comme si on était encore sous Ben Ali avec un cercle d'initiés ne permettant pas aux nouveaux venus de s'intégrer dans les structures et la vie du parti. Et ça devient symptomatique, à chaque tournant de son histoire».

Neji Djelloul ajoute que «le parti est malheureusement en train de perdre une partie de ses cadres. Les militants sont démotivés. Des fédérations entières, comme c’est le cas de Monastir, ont disparu. Malgré ces pertes, la direction refuse de faire un bilan et de se remettre en question ou de changer ceux qui ont échoué. Le parti continue de faire confiance aux symboles de l'échec», a-t-il encore précisé.

A la question de savoir s’il va rejoindre un autre parti, l’universitaire répond: «Mon projet est strictement social. Je veux que les Tunisiens mangent à leur faim, aient accès à l’eau et à l’électricité. J’ai horreur de voir les enfants des riches scolarisés dans les meilleurs établissements et ceux des pauvres dans le pétrin, dans des écoles manquant de tout». Le principal projet politique de M. Djelloul : restaurer l’Etat républicain, aujourd’hui presque perdu.

«Que la république des années 1970 nous revienne. Celle qui m’a permis, personnellement d’aller à l’école, de faire de grandes études et de vivre aujourd’hui, dignement, à mon aise, alors que je viens d’un petit village défavorisé et d’une famille moyenne», dit M. Djelloul, qui ajoute: «Je veux peut-être intégrer le parti Afek Tounes. Je ne sais pas encore, mais probablement. C’est un parti équilibré et qui est en train de grandir doucement et sûrement grâce à ses projets fondés».

Z. A.