Nouvelle manifestation à Tunis pour exiger la vérité sur les assassinats politiques et exiger la démission du gouvernement Ali Larayedh, laxiste et incompétent.
Par Zohra Abid
Quelques centaines de personnes se sont rassemblées, mercredi, pendant une heure, à l'avenue Habib Bourguiba appelant les autorités à faire la lumière sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Haro sur le gouvernement Larayedh
Les protestataires ont appelé également à la démission du gouvernement provisoire, qui s'est montré incapable d'assurer la sécurité des Tunisiens, et à la mise en place d'un gouvernement de compétences indépendantes.
Pour que les Tunisiens n'oublient pas leurs héros.
Parmi les slogans scandés lors de ce rassemblement, le énième après l'assassinat, le 6 février, de Chokri Belaïd, on citera : «Hay, hay, Chokri dima hay» (Chokri toujours vivant), «Hay, hay, Brahmi dima hay», (Brahmi toujours vivant), «Yosqet hezb Al Ikhouan» (A bas le parti des Frères musulmans), par allusion au part islamiste Ennahdha, au pouvoir, «Yosqet jalled echaâb» (A bas le tortionnaire du peuple), «Dégage houkoumet el-eghtyal» (Dégage gouvernement assassin)...
Taieb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounes, au premier rang des manifestants.
Aux premiers rangs, plusieurs leaders du Front national du salut (FNS) dont le secrétaire général de Nida Tounes, Taïeb Baccouche, ainsi que des membres de la famille Belaïd et Brahmi. Côte-à-côte, Basma Khalfaoui, veuve Belaïd et Adnene Brahmi, noyés dans leur tristesse et leur colère.
Des ministres plus beaux parleurs que compétents
En ce jour d'automne tout gris, l'atmosphère devenait pesante, et les fonctionnaires ayant quitté leur bureau pour la pause déjeuner se sont joints à la foule qui a gonflé au fil des minutes pour remplir plus de la moitié de l'Avenue Habib Bourguiba.
Adnene Brahmi et Basma Khalfaoui: la douleur et la colère les unissent.
Tout le monde appelle à la dissolution du gouvernement qualifié, tour-à-tour, de «voleur, assassin, arrogant, terroriste, voyou...».
Que des amabilités, en somme. De quoi remplir d'aise des ministres en sursis et qui ne sont sûrs que d'une chose : leur sortie du gouvernement sera aussi pitoyable qu'a été leur entrée, il y a quelques mois.
Les Tunisiens n'oublieront pas, quant à eux, que ces ministres là, plus beaux parleurs que compétents, n'ont pas pu empêcher l'assassinat de deux dirigeants de l'opposition et n'ont pu faire arrêter leurs assassins.