Dans une déclaration rendue publique vendredi, le Représentant spécial
de l’Union européenne pour la région Méditerranée Sud, a invité tous les acteurs de la scène politique tunisienne à reprendre le dialogue sur la base de l'initiative de l’UGTT.
Cette initiative, acceptée sans conditions par les partis de l’opposition, stipule la dissolution de l’actuel gouvernement et la mise en place d’un gouvernement de compétences nationales indépendantes, la limitation et la fixation de délais serrés pour l’achèvement des travaux de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et la dissolution des Ligues de protection de la révolution (LPR) et autres milices violentes. «L'Union européenne suit avec la plus grande attention l'évolution de la crise actuelle en Tunisie. Elle n'a pas ménagé ses efforts pour recueillir et comprendre les différentes sensibilités des principaux acteurs de la vie politique du pays», a déclaré Bernardino León. Et d’ajouter: «Dans ce contexte, l'Union européenne a pris connaissance et analysé l'initiative de la société civile en vue de la résolution de la crise politique. Elle paraît bien constituer une proposition raisonnable et à tout le moins une base de dialogue très prometteuse.» Le dirigeant européen, qui était à Tunis, les 17 et 18 septembre, où il a rencontré la plupart des dirigeants politiques du pays, a invité «tous les acteurs de la scène politique du pays à revenir à la table des négociations dans l'esprit le plus constructif et dans la perspective de l'obtention rapide d'un consensus national.» Le dirigeant européen reçu par Béji Caïd Essebsi. Bernardino León a ajouté que le succès du dialogue national «marquera bien une étape historique dans la transition démocratique tunisienne à laquelle l'Union européenne ne pourra que réserver l'accueil le plus chaleureux», en précisant que «le dépassement de cette étape constituera le meilleur gage d'un nouveau renforcement de la coopération entre l'Union européenne et une Tunisie apaisée et déterminée à aller de l'avant.» En d’autres termes, l’Union européenne se dit prête à soutenir davantage la Tunisie, qui a besoin de nouveaux crédits pour financer son budget d’Etat 2014, mais en émettant une condition: la réussite rapide du dialogue national. Sans cela, il serait difficile à l’Union européenne de concevoir un renforcement de sa coopération avec la Tunisie. A bon entendeur... I. B. Illustration: Bernardino Leon reçu par Rached Ghannouchi. |