Ennahdha appelle les «parties qui poussent au pourrissement de la situation» à assumer leurs responsabilités devant le peuple et promet de clarifier sa position jugée «ambiguë» par les autres protagonistes.
Quelques heures après la conférence de presse du quartette parrainant le dialogue national (UGTT, Utica, LTDH et COAT), samedi matin, rejetant la position «ambiguë» et les «manoeuvres» d’Ennahdha à propos de l’initiative visant à sortir le pays de la crise, le bureau politique du parti islamiste a fait part, dans un communiqué, de son étonnement des «déclarations hostiles à la Troïka (coalition au pouvoir, NDLR) en général et à Ennahdha en particulier, faites par certains dirigeants politiques et des cadres de la centrale syndicale». Selon le communiqué, Ennahdha et ses alliés, Ettakatol et le Congrès pour la république (CpR), ont clairement accepté l’initiative des quatre organisations. Ce qui reste, bien entendu, à vérifier, car seule l’opposition a, jusque là, accepté sans conditions tous les termes de ladite initiative, Ennahdha continuant à souffler le chaud et le froid, à tergiverser et à essayer couper le cheveu en quatre. Poursuivant dans sa logorrhée qui ne trompe plus personne, Ennahdha a affirmé, dans son communiqué, qu’il a adopté le dialogue dans le but d’aider le pays à traverser la période de transition et à organiser les prochaines élections, après l’approbation de la constitution, de la loi électorale et l’Instance supérieure indépendantes des élections (ISIE) dans un délai qui ne dépasserait pas les trois semaines. La même source précise qu’elle est «pour la préservation de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et de ses prérogatives constitutives et législatives jusqu’à l’élection de nouvelles institutions constitutionnelles à travers un scrutin libre et transparent ainsi qu’à la formation d’un gouvernement indépendant dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections». Le parti islamiste appelle les «parties poussant au pourrissement de la situation» (par allusion à l’opposition) à assumer leurs responsabilités devant le peuple en soulignant que le pays a besoin d’une «trêve politique, sociale et médiatique pour rétablir la stabilité, faire face aux dangers et aux difficultés économiques et impulser le développement et l’emploi». Après la publication de ce communiqué, Abdellatif Mekki, ministre de la Santé et l’un des dirigeants radicaux d’Ennahdha, a déclaré que les «conditions de succès de l’initiative du dialogue national pourraient encore être réunis» et que son parti clarifie sa position, lundi, au cours d’une conférence de presse. Cela fait deux mois qu'Ennahdha ne cesse d'exprimer la même position de refus du dialogue national... en parlant d'accpetation, et de se payer ainsi la tête des Tunisiens. Deux mois de perdus, alors que le pays passe par la plus grave crise de son histoire. Et Ennahdha nous promet de clarifier sa position la prochaine fois. Trop, c'est trop! Z. A.
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