«La France soutient, sans réserve et sans conditions préalables, le statut de partenaire avancé demandé par la Tunisie à l’Union Européenne (Ue)», a réaffirmé mardi M. Pierre Ménat, l’ambassadeur de France à Tunis.
« Il reste à convaincre les autres partenaires de la Tunisie », a ajouté le diplomate, qui parlait au cours d’une rencontre de presse organisée, mardi soir, à la Résidence de France, à La Marsa, faisant ainsi aux 26 autres Etats de l’Ue. «Les négociations sont bien engagées. Un document de plusieurs centaines de pages est déjà prêt. On espère que discussions aboutiront durant la première moitié de 2011», a ajouté M. Ménat.
Effort soutenu en faveur de l’emploi
Le chef de la représentation diplomatique française à Tunis a souligné la qualité des relations entre la France et la Tunisie qu’il a qualifiées «de très haut niveau». «Il est extrêmement rare d’avoir une coopération bilatérale aussi dense et aussi riche qu’ont la Tunisie et la France», a-t-il ajouté.
La Tunisie tire 20% de ses importations de la France, son premier fournisseur, et elle destine 30% de ses exportations à ce même pays, qui est également son premier client. La France est, par ailleurs, le premier investisseur étranger en Tunisie, hors énergie. Les entreprises françaises ou à capitaux mixtes basées dans notre pays y emploient quelque100.000 personnes.
Et leur intérêt pour la Tunisie ne faiblit pas. La preuve: chaque année, une soixantaine de nouvelles entreprises françaises viennent s’y implanter.
Conséquence de ce mouvement incessant: la communauté française en Tunisie grandit. Elle est ainsi passée de 18.000 en 2008 à 21.000 actuellement, soit une augmentation de 3.000 personnes en moins de trois ans.
La coopération décentralisée à la traîne
Evoquant la coopération dans le domaine de l’emploi, le diplomate français a salué le succès du Forum pour l’emploi, organisé les 21 et 22 avril dernier à Tunis, à l’initiative conjointe de l’ambassade de France et de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (Ctfci), ajoutant que ce succès – 360 dossiers ont pu être traités au cours des deux jours du forum – a été à l’origine de la demande formulée par le ministère tunisien de la Formation professionnelle et de l’Emploi d’en organiser une 2e édition, au courant de 2011. «La prochaine édition sera axée sur l’idée de la francophonie», a souligné M. Ménat.
Parce qu’elle ne se développe pas comme le souhaitent les responsables des deux pays, à cause notamment des différences de fonctionnement de leurs collectivités locales, la coopération décentralisée sera l’une des priorités de la coopération bilatérale en 2011, a aussi souligné le diplomate français. Il a rappelé, dans ce contexte, la coopération engagée entre les gouvernorats de Tunis et de Médenine avec, respectivement, la région Paca (Provence Alpes Côte d’Azur) et le département de l’Hérault.
La culture n’est pas en reste
Dans le volet culturel, M. Ménat a insisté sur le succès des Journées audiovisuelles de Tunis, organisées au mois d’octobre, en marge des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc 2010), qui ont abouti à une dizaine de conclusions d’ordre pratique. «Un comité de suivi a été mis en place pour assurer le suivi de leur application», a-t-il ajouté.
Il a annoncé, dans le même contexte, que le projet de Centre culturel français en Tunisie va être relancé. Les financements ont été mobilisés. La Médiathèque Charles-de-Gaulle, sise à l’avenue de Paris, au centre-ville de Tunis, va déménager dès le printemps pour que les travaux de construction puissent commencer sur le site, a annoncé M. Ménat, qui n’a pas précisé la date d’achèvement des travaux.
Au sujet de l’Union pour la Méditerranée (UpM), dont le sommet prévu en juin puis en novembre, a dû être reporté aux calendes grecques, M. Ménat a indiqué, que bien que ce projet – lancé par le président Nicolas Sarkozy en 2006 – connaisse des difficultés dues essentiellement aux entraves liées au processus de paix au Moyen-Orient, il n’en demeure pas moins qu’il a dispose désormais d’un secrétariat, basé à Barcelone, et d’un secrétaire général jordanien, déjà en fonction. Cette Union, qui regroupe 43 Etats méditerranéens et européens, «n’est pas bloqué ni comateux», selon l’expression utilisée par Kapitalis, dans la mesure où certains projets concrets sont en cours de réalisation, notamment, dans les domaines de l’énergie solaire, de la protection civile, de la dépollution de la Méditerranée, etc.
Par ailleurs, la coopération bilatérale entre la Tunisie et l’Union européenne se poursuit à un rythme soutenu. La Tunisie va bénéficier d’un montant de 225 millions d’euros en trois ans, dans le cadre de la Politique européenne de voisinage (Pev), a rappelé l’ambassadeur.
R.K.