Malika Benarab-Attou, députée européenne, est à l'origine du lancement d'un groupe d'amitié UE-Maghreb qui vise à contribuer au projet d'intégration maghrébine.
Par Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles.
La tradition d'ouverture du Parlement européen se vérifie une nouvelle fois avec le lancement d'un Groupe d'Amitié UE-Maghreb, mardi 24 septembre, à Bruxelles (Belgique).
Ce groupe d'amitié n'a pas vocation à remplacer la délégation officielle existante au Parlement européen (Délégation Maghreb qui regroupe 36 eurodéputés) mais vise plutôt à apporter une valeur ajoutée aux relations entre le Parlement européen et le Maghreb via notamment l'organisation de débats sur les enjeux de la région, le développement d'initiatives visant à l'intégration maghrébine et le renforcement des relations entre les parlementaires maghrébins et européens.
La députée européenne Malika Benarab-Attou, cheville ouvrière du projet.
Booster les échanges intermaghrébins
L'initiative de l'eurodéputée française est partie d'un constat assez alarmant. Dans une tribune à ''Al Huffington Post Maghreb'', Malika Benarab-Attou précise: «Plus de 20 ans après sa naissance, le bilan de l'UMA est décevant! Aujourd'hui, les échanges économiques intra-maghrébins ne dépassent pas les 7% alors qu'avec l'UE cette part est à plus de 65%. Ainsi, je pense que nous pouvons réfléchir, agir et apporter des solutions concrètes aux enjeux des peuples de la zone euro-méditerranéenne. Pour toutes ces raisons, je propose la création de ce Groupe d'amitié UE-Maghreb qui s'adresse aux parlementaires et aux militants européens et maghrébins».
Le lancement du Groupe d'Amitié UE-Maghreb a été suivi d'un débat intitulé «La construction du Grand Maghreb» en présence de l'économiste algérien Abderrahmane Mebtoul.
Où est passé le groupe d'amitié Tunisie-Union européenne?
Notons qu'il n'existe toujours pas à l'heure actuelle de Groupe d'Amitié UE-Tunisie au sein du Parlement européen. En mai 2010, une initiative de création d'un «Groupe des Amis de la Tunisie» au sein du Parlement européen avait abouti. Mais ce groupe d'amitié mis en place conjointement par Kamel Morjane, dernier ministre des Affaires étrangères de Ben Ali, et l'eurodéputé belge Louis Michel, visait à mettre en avant la vitrine officielle du régime de Ben Ali et n'a donc pas pu survivre à la révolution de janvier 2011.
Le Maroc qui est toujours plus actif que la Tunisie, en matière de lobbying au niveau des institutions européennes, bénéficie depuis plusieurs années d'un groupe d'amitié Union européenne-Maroc. Malgré les différentes initiatives, la Tunisie post-révolution n'arrive donc toujours pas à investir les instances de décisions de notre premier partenaire économique.