A l'appel de l'Union tunisienne générale de travail (UGTT), des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dans plusieurs régions, appelant à la dissolution du gouvernement Larayedh. Vidéo.
Par Imed Bahri
Les manifestants ont scandé des slogans anti-Ennahdha, parti islamique qui domine la coalition au pouvoir et appelé à l'adoption de la feuille de route du quartette parrainant le dialogue national (UGTT, Utica, LTDH et COAT), qui prévoit, notamment, la dissolution de l'actuel gouvernement, dont l'incompétence est en train de mener le pays à la banqueroute, et la mise en place d'un gouvernement de salut nationale composé de compétences indépendantes.
Noureddine Hached au premier rang des manifestants à Sfax.
A bas le régime des Frérots!
Après le blocage des négociations avec Ennahdha et ses alliés de la Troïka, l'UGTT a mandaté la rue pour faire pression sur le gouvernement et l'amener à céder les rênes du pouvoir à une équipe compétente et indépendante.
Du nord au sud et d'est en ouest, à Sousse, Sfax, Siliana, Jendouba, le Kef, Monastir et Mahdia, les militants syndicalistes, députés de l'opposition, représentants de la société civile et simples citoyens se sont rassemblés devant les bureaux régionaux de l'UGTT avant de faire une marche de protestation dans les artères des villes.
Le député Issam Chebbi manifeste à Sfax.
Parmi les slogans scandés, «Gouvernement dégage»; «Ya Ghannouchi ya saffah ya qattel laroueh» (Ghannouchi assassin), «Yosqet nidham lakhouen» (A bas le régime des Frérots), «Echaâb fad fad men trabelsia jdod» (Le peuple en a marre des nouveaux Trabelsi), etc.
La mobilisation ne fait que commencer
A l'UGTT et dans les rangs de l'opposition, et notamment parmi les députés retirés de l'Assemblée nationale constituante (ANC), qui ont pris une part active aux manifestations, on se félicite du succès de cette première journée du nouveau cycle de mobilisation contre le gouvernement Larayedh et le projet de dictature d'Ennahdha.
La mobilisation ne fait que commencer.
Les manifestations devraient se poursuivre dans les prochains jours dans d'autres villes selon un programme défini en concertation entre les syndicats et les autres forces exigeant un changement dans le pays et déterminées à barrer la route à l'instauration d'une nouvelle dictature, théocratique cette fois, dans le pays qui a déclenché la vague de libération politique dans le monde arabe.