«Je n'ai pas réclamé la démission du président provisoire de la république Moncef Marzouki», a assuré, mardi matin, le président du Mouvement Nidaa Tounes Béji Caïd Essebsi.
«J'ai plutôt appelé à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui entraîne, automatiquement, la dissolution des autres instances qui en sont issues», a-t-il expliqué sur les ondes de Radio Shems FM. Ce qui, bien entendu, revient au même, mais dit autrement. M. Caïd Essebsi a, également, indiqué que la question de la démission du président Marzouki n'a pas été évoquée, lors de son entretien, en août dernier, à Paris, avec le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi. Pas plus que celle de son éventuelle accession, dans le cadre d’un arrangement avec Ennahdha, à la présidence provisoire de la république. M. Ghannouchi avait lui-même démenti, lundi, au quotidien algérien ‘‘Al-Khabar’’, tout accord avec M. Caïd Essebsi concernant l'accession de ce dernier à la présidence provisoire de la république contre le maintien d’Ennahdha à la tête de la présidence du gouvernement. M. Caïd Essebsi a souligné, par ailleurs, que le Front du salut national (FSN) a ajusté sa position concernant sa revendication de dissoudre l'ANC et adopté l'initiative du «quartet» (UGTT, Utica, LTDH, COAT) qui, a-t-il rappelé, appelle à la mise en place d’un gouvernement de compétences indépendantes et la fixation de la date de fin des travaux et de la mission de la Constituante. «Bien que Rached Ghannouchi ait adhéré à l'initiative du quartet, le chef du gouvernement provisoire ne partage pas la même position et les dirigeants du mouvement Ennahdha n'en sont pas, tout à fait, convaincus», a regretté que M. Caïd Essebsi. «Ce statu quo risque de retarder le démarrage du dialogue national et d'en prolonger la durée», a-t-il ajouté, avertissant que «tout retard ne fait qu'aggraver la crise». D'autre part, Caïd Essebsi a déclaré qu'il ne partage pas la même position que celle développée par le président Marzouki devant la 68e session de l'Assemblée générale des Nations Unies concernant la situation en Egypte. Ce dernier a appelé à la libération de l’ex-président Mohamed Morsi et de tous les «détenus politiques», suscitant des réactions outrées de la part des autorités égyptiennes, qui y ont vu une ingérence dans leurs affaires internes. «La diplomatie obéit à des règles, notamment lorsque l'on occupe une telle responsabilité», a dit M. Caïd Essebsi, estimant que «Marzouki avait parlé de la situation en Egypte en tant que défenseur des droits de l'Homme», et non en tant que président, tenu de respecter les intérêts extérieurs de con pays. I. B. (avec Tap).
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