L'opposition tunisienne, réunie au sein du Front de salut national (FSN), appelle à la démission immédiate du gouvernement pour aider à dépasser la crise provoquée par les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
L’instance politique du Front de salut national (FSN), regroupant les principaux partis de l’opposition, s’est réuni jeudi, au siège du parti Nida Tounes, à Tunis, et a examiné la situation générale dans le pays, et notamment «la poursuite des initiatives pour le démarrage du dialogue national à la lumière des graves révélations faites hier par les membres de l’Initiative pour la recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi (IRVA) à propos des circonstances de ces assassinats et des liens entre des parties au pouvoir et dans l’administration avec les groupes terroristes tunisiens.» Dans un communiqué diffusé à la suite de cette réunion, l’Instance porte à la connaissance de l’opinion que «les données documentées à propos de l’implication d’un appareil gouvernemental, même par négligence, dans des opérations terroristes, requiert, sur les plans politique et moral, la démission du ouvertement pour aider à dépasser la crise provoquée par ces assassinats.» Une réunion qui a duré 4 heures. Les données révélées requièrent également, selon l’Instance, une enquête qui serait confiée à «une commission indépendante» chargée de dévoiler toute la vérité sur ces assassinats. «Les réactions du ministère de l’Intérieur et les mesures administratives qu’il a prises indiquent qu’il continue de se décharger de ses responsabilités et de cacher les vérités», indique encore l’Instance. Tout en soulignant que «les concertations pour le démarrage du dialogue national se sont prolongées au-delà du nécessaire, faisant perdre beaucoup de temps, aggravant la crise et conférant aux initiatives beaucoup d’ambiguïté et de flou», l’Instance politique du FSN affirme que la crise que vit la Tunisie «nécessite la fin de ces concertations dans le meilleur délai et la signature préalable de la feuille de route par tous les partis appelés à y participer afin de garantir leur engagement pour sa réussite.» Enfin, et tout en faisant porter à la troïka, la coalition au pouvoir, «la responsabilité de l’aggravation de la situation dans le pays dans tous les domaines», le FSN «salue la résistance des députés retirés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et les combats du peuple, et appelle toutes les parties à la vigilance et à poursuivre la pression pour sortir de l’impasse actuelle.» I. B. |