conseil choura 10 7Ennahdha continue de donner d’une main ce qu’il reprend de l’autre, manoeuvrant pour gagner du temps et mener tout le monde en bateau, et d’abord l’opposition qui s’est laissée de nouveau piéger.

Réuni samedi et dimanche à Tunis, le conseil de la Choura d’Ennahdha a rendu public un communiqué où il se félicite du démarrage, samedi, du dialogue national sous l’égide du quartet des organisations nationales (UGTT, Utica, Ordre des avocats et LTDH) et du choix de la voie du consensus par les partis politiques qui y prennent part.

Le conseil de la Choura a cependant précisé, dans une de ces tournures ambiguës dont le parti islamiste a le secret, qu’Ennahdha a accepté l’initiative du quartet comme un point de départ pour le dialogue national, ajoutant que «l’intérêt du pays exige le maintien de l’actuel gouvernement jusqu’à l’achèvement de la mission de l’Assemblée nationale constitutionnelle (ANC).»

Quant on sait que Sahbi Âtig, président du groupe Ennahdha à l’ANC, a rejeté la feuille de route du quartet, estimant que l’Assemblée est la source de tous les pouvoirs, et qu’elle ne saurait accepter des décisions prises hors de son enceinte, on peut avoir des doutes sur la position réelle d’Ennahdha.

On peut craindre, en effet, que le parti islamiste, qui a accepté à demi-mot l’initiative du quartet, ait l’intention de faire durer indéfiniment les discussions au sein du dialogue national et de l’Assemblée, de manière à faire durer également indéfiniment le mandat du gouvernement Larayedh.

On peut aussi penser que la signature de Rached Ghannouchi, président du mouvement, apposée au texte de la feuille de route du quartet est une nouvelle manoeuvre pour piéger l’opposition et la ramener à la table des discussions sans aucune garantie de respect des engagements pris dans ce cadre de ce document.

On sait, enfin, par expérience, que les promesses d’Ennahdha n’engagent que ceux qui y croient.

Alors, wait and see...

I. B.