L'ex-directeur général de la Sûreté publique au ministère de l'Intérieur, Mustapha Ben Amor, a indiqué que Taïeb Laaguili a été manipulé par des personnes voulant porter un coup à l'institution sécuritaire.
Le responsable sécuritaire commentait, lundi 7, dans Studio Shems, les révélations de Taïeb Laaguili, membre de l’Initiative pour la recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi (IRVA), à propos de la responsabilité de certains hauts cadres sécuritaires dans ces assassinats ou encore des relations entre certains dirigeants d’Ennahdha et des chefs terroristes tunisiens et libyens. Mustapha Ben Amor considère que Taïeb Laaguili a mal lu les documents en sa possession, ajoutant qu'aucune information relative à l'implication du Groupe islamique combattant libyen (GICL) dans l'assassinat de Belaïd n'est parvenue à son administration. Tout en assurant que la direction générale de la sûreté publique n'a pas eu de renseignements, non plus, sur les liens supposés entre le groupe terroriste Ansar Charia et Ennahdha, M. Ben Amor a dit ne pas se souvenir de directives émises par Wahid Toujani, ex-DG de la sûreté publique et actuel DG de la sûreté nationale, le 4 janvier dernier, à propos de la planification d'opérations terroristes en Tunisie par l’ex-chef du GICL Abdelhakim Belhaj. Le responsable sécuritaire, qui a admis la présence en Tunisie de cellules terroristes dormantes, a mis en garde ses compatriotes contre les menaces terroristes sérieuses et quotidiennes pesant sur le pays. L'organisation Al-Qaïda est implantée dans l'ensemble de l'Afrique du Nord, y compris en Tunisie, a-t-il souligné, avant de rendre hommage aux efforts quotidiens des forces sécuritaires pour endiguer la menace terroriste. Grâce à ces efforts, la situation sécuritaire est en nette amélioration par rapport à 2012 et le ministère de l'Intérieur a fait avorter plusieurs opérations en août dernier, notamment à Sousse et Tunis-Sud, où plusieurs cellules terroristes ont pu être démantelées. L'ex-directeur général de la sûreté publique au ministère de l'Intérieur a indiqué, par ailleurs, avoir été muté et non démis de mes fonctions, tout en gardant les mêmes avantages et le même rang dans l'institution sécuritaire. Selon lui, cette 15e mutation depuis le début de sa carrière a été décidée par le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou en vue d’atténuer les pressions sur l'institution sécuritaire et mettre fin aux fuites de documents internes. M. Ben Amor, qui estime être la cible d’une campagne de dénigrement, dont il n’a pas précisé ni les raisons ni les auteurs, affirme avoir demandé à trois reprises à être démis de ses fonctions, et ce, avant la fuite d'un document de la CIA alertant les autorités tunisiennes sur un projet d’assassinat de Mohamed Brahmi. I. B.
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