La Tunisie, selon Houcine Jaziri, peut être fière aujourd’hui d’avoir son Nelson Mandela, en la personne de Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahdha, parti islamiste au pouvoir.
Intervenant sur Shems FM, le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires sociales chargé de l'Emigration et des Tunisiens à l’étranger, et membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, a comparé la situation politique actuelle de la Tunisie à celle de l’Afrique du Sud du début des années 1994. «Le Dialogue national se déroule pour la première fois et merveilleusement bien en Tunisie où toutes les parties, de gauche comme de droite, se réunissent autour d’une même table», a dit M. Jaziri, qui se gargarise de mots, comme à son habitude, avec ce sourire en biais qui semble dire: «Je vous prends pour des idiots». Interrogé sur qui pourrait être considéré comme le Mandela de la Tunisie, M. Jaziri a déclaré qu’il y en a plusieurs, avant de se ressaisir et de répondre: «Nous avons un seul Mandela, c’est Rached Ghannouchi». Libre à M. Jaziri de chanter les louanges de son maître, comme le faisaient il n’y a pas si longtemps les thuriféraires et laudateurs de Ben Ali, mais comparer Ghannouchi à Mandela est une grave injustice. Envers Mandela d’abord, dont le parcours irréprochable et exemplaire n’a rien de comparable avec celui, sulfureux et controversé, de Ghannouchi. Cette comparaison est injuste également envers l’opposition tunisienne, dont les leaders sont assimilés ainsi, indirectement, aux dirigeants de la minorité blanche du Parti national, qui a mis en place la politique de l’apartheid, ou de la ségrégation raciale, à partir de 1948, en Afrique du Sud. Les adeptes de l’Apartheid, aujourd’hui, en Tunisie, seraient plutôt les dirigeants d’Ennahdha. Ce sont eux qui cherchent à opposer les bons musulmans (adeptes du parti islamiste) et les mauvais musulmans (laïques opposés au parti islamiste). Z. A. |