«Un grand nombre d'hommes armés sont entrés dans les lieux très tôt jeudi. Mais nous n'avons rien compris à ce qui se passait», a indiqué à l'AFP un employé de l'hôtel.

«Le chef du gouvernement de transition, Ali Zeidan, a été conduit vers une destination inconnue pour des raisons inconnues par un groupe» d'hommes qui seraient des ex-rebelles, a indiqué le gouvernement dans un bref communiqué sur son site internet.

La Chambre d’opérations des révolutionnaires de Libye, qui opère théoriquement sous le commandement des ministères de l’Intérieur et de la Défense, a annoncé via sa page officielle sur Facebook que le Premier ministre, Ali Zeidan a été «arrêté» comme le stipule le code pénal libyen et ce suite à la demande du ministère public. Il serait soupçonné de malversations financières.

Le porte-parole du bureau du procureur général libyen, Seddik Essour a, cependant, démenti, lors d’une déclaration accordée à la chaine d’informations France 24, les informations sur un mandat d’arrêt émis l’encontre du chef du gouvernement libyen. Le ministre de la Justice a lui-même démenti être au courant d’une telle démarche. 

Ali Zeidan est détenu actuellement par le département anti-criminalité relevant du ministère de l’intérieur, a indiqué, de son côté, le porte-parole du département anti-criminalité à l’agence de presse libyenne en ajoutant que le chef du gouvernement serait «en bonne santé et bien traité».

La Chambre d’opérations des révolutionnaires de Libye est, paradoxalement, un corps officiel émargeant sur le budget de l’Etat et censé être au service du gouvernement.

Ali Zeidan à son arrivée, hier, à Tunis, accueilli par Ali Larayedh.

Cet enlèvement survient quelques jours après la capture à Tripoli, samedi 5 octobre, d'un responsable d'Al-Qaïda, Abou Anas Al-Liby, par un commando américain. Une action qui avait suscité la colère de mouvements islamistes, certains accusant le gouvernement libyen d'avoir été informé au préalable de cette opération.

«Son arrestation intervient après la déclaration de John Kerry concernant la capture d'Abou Anas Al-Liby, après qu'il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération», a dit un porte-parole des auteurs de l’enlèvement.

Ali Zeidan était, hier, en visite officielle à Tunis, où il a eu des entretiens avec son homologue tunisien, Ali Larayedh, au Palais de la Kasbah. La coopération économique et sécuritaire était au menu des discussions.

I. B. (avec Agence).

Illustration: Ali Zeidan emmené par ses kidnappeurs.