ali larayedh 10 14Il n'y a pas de délai fixé pour la démission du gouvernement. Et la feuille de route du quartet (UGTT, Utica, Ordre des avocats et LTDH) sera l’aboutissement du dialogue national en cours, a estimé Ali Larayedh.

Le chef du gouvernement provisoire, qui s’exprimait, samedi soir, dans une interview télévisée sur la chaîne nationale Watania 1, a affirmé que «la feuille de route telle qu'elle a été dévoilée dans sa première mouture ne peut être appliquée intégralement», indiquant que le gouvernement qu’il conduit ne partira qu’après la mise en place de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), l'élaboration de la loi électorale et l'adoption de la Constitution. Autant dire au-delà du délai de 3 semaines stipulé par la feuille de route. Dans 3 mois, peut-être, et même plus si affinités...

Rejetant les accusations dirigées contre son gouvernement d'avoir échoué, surtout après les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qu’il n’a pas su éviter, Ali Larayedh a répondu, avec le cynisme qui le caractérise, que «le gouvernement n'est pas infaillible» mais qu’«au regard des expériences des pays voisins, qui ont connu des révolutions, la situation de la Tunisie est bonne en matière de sécurité, de stabilité et de croissance». Une manière de dire aux Tunisiens: «Estimez-vous heureux : votre situation aurait pu être aussi pire qu’en Libye ou en Syrie!»

«Le gouvernement ne considère pas qu'il a échoué, et s’il accepte d'être critiqué par un parti ou une organisation, personne n'est autorisé à lui imposer une quiconque décision», a ajouté M. Larayedh, par allusion aux parties prenantes du dialogue national, y compris le parti islamiste Ennahdha, qui ont signé une feuille de route stipulant la démission du gouvernement dans un délai de 3 semaines.

Traduire : «Le gouvernement est maître de son destin et aucune force politique ne pourra le déloger.» Comme quoi la démocratie tunisienne est entre de bonnes mains...

I. B. (avec Tap).