degage presidences 1018Les membres du syndicat des forces de sûreté ont crié «Dégage» au passage des trois présidents, venus présider les obsèques officielles des 2 agents de la garde nationale, vendredi, à la caserne de Laouina. VIDEO.

Les membres du syndicat, qui semblent avoir accepté la présence du ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou aux obsèques officiels de leurs collègues décédés, n’ont pas accueilli chaleureusement (c’est un euphémisme), Moncef Marzouki, président provisoire de la république, Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et Ali Laârayedh, chef du gouvernement provisoire, venus se recueillir devant les cercueils de Mahmoud Ferchichi et Karim Hamdi, tués la veille dans des accrochages avec un groupe terroriste à Dour Ismaïl, près de Goubellat, gouvernorat de Béja (nord-ouest). Et qui seront enterrés cet après-midi dans leurs villes natales: Laâroussa, gouvernorat de Siliana (centre), et Sidi Ahmed, gouvernorat de Jendouba (nord-ouest).

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Lotfi Ben Jeddou, entouré des protestataires qui lui signifient que les 3 présidents ne sont pas les bienvenus aux obsèques.

Les trois présidents, auxquels on reproche leur laxisme et leur incompétence dans la lutte contre le terrorisme, ont eu droit à des huées et des «dégage» bien sonores, dans une atmosphère de révolte qui ressemble à une mutinerie, première dans l'histoire des forces de sécurité en Tunisie. 

«Nous n’accepterons pas les condoléances de ces trois-là. Il n’en est pas question. C’est à cause d’eux que nos camarades sont morts», ont lancé les agents.

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La mutinerie de Laouina marque un tournant dans le cours de la transition politique.

Ce qui a choqué Mounir Ksiksi, nommé récemment directeur général et commandant de la garde nationale, qui a déploré que les forces de sécurité se soient mêlées ainsi de politique et ait réservé un accueil aussi indigne aux hauts responsables de l’Etat, menaçant de prendre des mesures administratives et judiciaires à l’encontre des «fautifs».

Les agents de l’ordre ont lancé d’autres slogans, plus politiquement corrects, notamment: «Notre âme et notre sang au service du drapeau» ou encore «Notre âme et notre sang venger les martyrs».

Z. A.