Affluence des grands jours de la communauté tunisienne de France au meeting de rentrée organisé par la coordination France-Nord du parti Al-Massar, le dimanche 20 octobre, à Paris.

Correspondance spéciale, Paris

L'amphithéâtre de la bourse du travail de Saint Denis était archiplein, en ce dimanche pluvieux, et a vibré aux interventions des députés d'Al-Massar Karima Souid, Nadia Chaabane et Samir Ettaieb, par ailleurs porte-parole de ce parti de centre-gauche, lointain héritier du Parti communiste tunisien (PCT).

Ne rien lâcher aux islamistes d'Ennahdha

Les trois députés retirés de l'Assemblée nationale constituante (ANC), mais engagés dans les préparatifs du dialogue national sous l'égide du quartet d'organisations nationales (UGTT, Utica, Ordre des avocats et LTDH), ont, tous trois, chacun dans un registre captivant, suscité l'émotion et la ferveur des militant(e)s présent(e)s en appelant à la plus grande vigilance face aux manoeuvres de la troïka, la coalition au pouvoir conduite par le parti islamiste Ennahdha, et à ne rien lâcher des revendications légitimes des Tunisien(e)s : la liberté, la démocratie, la dignité...

Affluence des grands jours de la communauté tunisienne de France.

Les trois députés ont également souligné leur engagement dans le dialogue national sur la base de la feuille de route du quartet, stipulant notamment la démission du gouvernement actuel et la mise en place d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes pour conduire ce qui reste de la phase de transition et mettre en place les conditions d'élections libres et transparentes, en vue de remettre le pays sur les rails de la légitimité constitutionnelle et démocratique.

Sortir la Tunisie de la crise actuelle

Ils ont, à ce propos, mis l'accent sur les conditions nécessaires au retour de la confiance des premiers jours de la révolution, que la mauvaise gouvernance du gouvernement actuel a transformée, chez les citoyen(ne)s en méfiance et en désarroi.

Les trois dirigeants d'Al-Massar ont insisté, par ailleurs, sur l'ardente obligation de l'union des forces de démocratiques, qui devraient laisser de côté leurs divergences idéologiques ou ambitions de leadership et conjuguer leurs effort pour sortir la Tunisie de la crise actuelle, assurer la réussite de sa transition démocratique et lui éviter, surtout, de sombrer de nouveau sous le joug d'une nouvelle dictature.

Le meeting a été clôturé, comme il se devait, aux accents de l'hymne national par un standing ovation d'une assistance enthousiaste.

Illustration: Karima Souid et Samir Ettaieb (à droite) entonnant l'hymne national avec les militants d'Al-Massar France-Nord à la fin du meeting.