chokri hamada 10 22Si les 3 présidents sanctionnent les agents de sécurité qui leur ont crié «Dégage», vendredi, à la caserne de Laouina, la réaction des syndicats des forces de sûreté «va être historique».

Cet avertissement a été lancé par Chokri Hamada, porte-parole du Syndicat national des forces de l’ordre dans une interview au quotidien ‘‘Al-Maghreb’’ dans sa livraison du mardi 22 octobre.

Les forces de l’ordre avaient, lors des obsèques officielles de leurs deux collègues, tués la veille par des terroristes à Goubellat, crié «Dégage!» aux présidents de la république, Moncef Marzouki, de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, et du gouvernement provisoire Ali Larayedh, qui ont dû quitter les lieux sans assister à la cérémonie, présidée par le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou.

Le dirigeant syndicaliste a expliqué que ses collègues étaient, ce jour-là, très en colère, ajoutant qu’il fallait les comprendre au lieu de faire monter la tension en les menaçant de sanctions administratives ou de poursuites judiciaires.

«Les 3 présidents doivent avoir le sens de la responsabilité politique et comprendre l’état psychologique des agents qui viennent de perdre l’un des leurs. Et sont très en colère contre le gouvernement qui, par son laxisme, a laissé le terrorisme s’épanouir et se propager dans le pays», a expliqué Chokri Hamada, qui a ajouté que «les agents sont en colère aussi à propos des nominations par allégeance qui se sont multipliées au sein de l’instance sécuritaire.»

En cas de poursuites judiciaires à l’encontre des agents de l’ordre, le syndicat des forces de sûreté n’hésitera pas à faire monter le ton, en empêchant les députés de se rendre à l’ANC et en refusant le travail dans l’administration.

Z. A.