Le Parti Républicain (Al-Jomhouri) propose une série d'actions concrètes pour «couper la main des terroristes» et sauver le pays de son instabilité sécuritaire actuelle.
Par Yüsra N. M'hiri
Les propositions du parti Al-Jomhouri pour lutter plus efficacement contre le terrorisme seront présentées à l'Assemblée nationale constituante (ANC), ont indiqué les dirigeants de ce parti de centre-gauche, lors d'une conférence de presse, mardi, dans un hôtel de la capitale.
Les dirigeants d'Al-Jomhouri sont revenus la dizaine d'agents de la garde nationale, massacrés, la semaine écoulée, par des groupes terroristes à Goubellat, Sidi Ali Benaoun et Menzel Bourguiba pour présenter à nouveau leurs condoléances à leurs familles et réitéré leur volonté de soutenir les corps sécuritaires engagés dans le combat contre le terrorisme et y contribuer eux-mêmes en tant que citoyens et en tant que responsables politiques.
Ahmed Nejib Chebbi, leader du parti, a souligné la nécessité pour chaque parti politique de s'investir dans le combat contre ce fléau qui menace la vie de tous les Tunisiens. «Le terrorisme est malheureusement aujourd'hui ancré en Tunisie. Notre rôle à tous est de débarrasser notre pays de ce fléau dont nous ne voulons pas», explique-t-il. «Si rien n'est fait pour les combattre et les mettre hors d'état de nuire, les salafistes jihadistes ne tarderont pas à s'attaquer aux citoyens à l'intérieur même des grandes villes et des quartiers d'habitation», avertit-il.
Ahmed Néjib Chebbi: «Si rien n'est fait pour les combattre, les salafistes jihadistes ne tarderont pas à s'attaquer aux citoyens à l'intérieur même des grandes villes et des quartiers d'habitation»
Afin d'éviter que la Tunisie ne sombre dans le bain de sang que lui promettent les extrémistes religieux avides de pouvoir et de violence, Al-Jomhouri propose une série d'actions sociales, culturelles, sécuritaires et même financières, notamment la création d'une Caisse nationale pour la lutte contre le terrorisme.
Cette caisse serait alimentée par les citoyens : chacun y contribuerait selon ses moyens. Les travailleurs dont le revenu mensuel atteint 800 dinars devraient être tous concernés par cet effort national. Avec une contribution mensuelle moyenne de seulement 10 dinars, il y aurait suffisamment de fonds pour mieux former et doter d'équipements sophistiqués les agents de l'ordre déployés sur le terrain et impliqués dans la chasse aux salafistes jihadistes qui, eux, ne manquent pas de moyens.
Il a également été proposé d'instaurer la qualité de «pupille de la nation» qui permettrait la prise en charge sociale des enfants des martyrs jusqu'à l'âge de 21 ans. C'est en quelque sorte l'adoption de ces enfants par l'ensemble de la nation, qui leur garantira une éducation, une formation et un avenir, «pour que les martyrs, qui se sont sacrifié pour la patrie, puissent reposer en paix, rassurés sur l'avenir de leurs progénitures», explique M. Chebbi.
Al-Jomhouri propose, également, d'instaurer une journée nationale de soutien aux forces de l'ordre, qui sont à l'avant-garde du combat anti-terrorisme, afin que les citoyens puissent exprimer leur solidarité avec ceux qui se sacrifient pour assurer leur protection.
Ahmed Nejib Chebbi explique que toutes ces actions ne sont possibles que par l'union entre le peuple et les forces politiques démocratiques. Il appelle aussi les Tunisiens à s'unir et à s'investir pleinement dans le combat contre la violence et le terrorisme. Car il n'y aura ni liberté, ni démocratie, ni prospérité si ce combat n'est pas enfin remporté.
Illustration : De gauche à droite, Majed Haj Ali, Mongi Ellouze, Ahmed Nejib Chebbi, Maya Jribi et Issam Chebbi.