airport-tehran
Ça ne s’invente: une étoile de David figure bel et bien sur le toit du quartier général de la compagnie nationale Iran Air, situé en plein cœur de l’aéroport Mehrabad, à Téhéran. Des médias iraniens ont annoncé, le week-end dernier, cette découverte pour le moins embarrassante.


Sur les photos aériennes de Google Maps, l’étoile d’une dizaine de mètres apparaît clairement au centre du bâtiment, situé en plein cœur de l’aéroport Mehrabad de Téhéran, la capitale iranienne.

Le legs empoisonné du Shah
«Il est intéressant de remarquer que trente-deux ans après le succès de la révolution [islamique], cette étoile symbole du sionisme n’a pas encore été retirée de cet immeuble», a réagi un site iranien d’information local cité par ‘‘Yedioth Ahronoth’’, le quotidien le plus lu d’Israël.
La présence de cette étoile de David sur un immeuble iranien n’a pourtant rien d’insolite. Elle s’explique par une raison historique. L’immeuble d’Iran Air a été conçu avant la révolution islamique de 1979 par des architectes israéliens, à une époque où le régime du Shah d’Iran collaborait avec Israël, et ne menaçait pas l’État hébreu de destruction.
La présence du fameux symbole du judaïsme, qui figure aujourd’hui sur le drapeau israélien, était donc délibérée. Israël vendait alors des armes à l'Iran et des vols reliaient régulièrement Téhéran et Tel Aviv, rappelle le ‘‘Jerusalem Post’’, en commentant cette nouvelle.

Une tache dans le paysage

Ce qui étonne cependant, c’est la découverte tardive de cette incongruité, qui fait tache dans le paysage monolithique de la république islamique d’Iran. Cela fait plus de trente ans que les avions, qui se posent à l’aéroport international de Téhéran, survolent ce symbole du judaïsme. On peut difficilement imaginer que personne ne l’a remarqué jusque là. Et qu’il a fallu attendre que des Iraniens, examinent, en 2010, des images de Google Maps et en viennent à faire cette découverte qui n’en est finalement pas une.
Quoi qu’il en soit, des appels ont été lancés pour faire retirer l’étoile, quitte à détruire le bâtiment sur lequel elle figure. Et on vous le donnerait pour mille : le président Mahmoud Ahmadinejad, qui ne porte pas Israël dans son cœur – c’est un euphémisme –, se fera un devoir de laver cet affront rétroactif.

 

Imed B.