Les participants au dialogue national ne parviennent pas à trancher entre les deux derniers candidats pour au poste de chef du gouvernement de salut national : Ahmed Mestiri et Mohamed Ennaceur.
Les deux hommes, anciens ministres sous Bourguiba, sont fort appréciés pour leur intégrité, leur sens de l’Etat et leur connaissance des arcanes de l’administration publique, même s’ils s’en ont éloignés depuis le début des années 1990. Les deux font l’unanimité auprès de toutes les parties-prenantes au dialogue, à la différence des deux autres candidats, Mustapha Kamel Nabli et Jalloul Ayed, auxquels Ennahdha a barré la route. Leur tort : ils sont soupçonnés d’être proches des libéraux et de Nida Tounes de Béji Caïd Essebsi, le poil à gratter des islamistes et leur cauchemar. Pour l’instant, Ahmed Mestiri est soutenu par Ennahdha et Ettakatol, et à un degré moindre par le Parti républicain (Al-Jomhouri), alors que Mohamed Ennaceur est le candidat de tous les autres partis, centristes et de gauche, qui apprécient sa fibre sociale et sa pondération. Il est fortement soutenu par le Front populaire et le parti Al-Massar. Demain, samedi, les participants au dialogue doivent trancher, car il y a risque que délai imparti au choix du chef du gouvernement soit dépassé et que toute la « feuille de route» en soit ensuite chambardée. I. B. |